Interdiction des fêtes privées dans les établissements recevant du public, pas plus de six convives par table dans tous les restaurants. Entre abattement et résignation, les dernières annonces pour lutter contre la Covid achèvent le moral des professionnels de la restauration en Corse.
La mesure ne s'appliquait jusqu'alors que dans les seules zones en niveau d'alerte maximale.
Le Premier ministre s'est exprimé lors d'une conférence de presse au lendemain de l'annonce de la mise en place d'un couvre-feu nocturne à partir de samedi en Île-de-France et huit métropoles.
La fin de saison des mariages en Corse
"Ce n'est pas très impactant pour nous, car à cette époque de l'année il n'y a plus de mariages en Corse", explique Laetizia Mansuetti, responsable d'une société d'organisation de mariage, depuis sept ans.Son entreprise gère une douzaine de dates par an "de mars-avril jusqu'à début octobre (...) pour une clientèle continentale qui souhaite organiser ses noces en Corse". Si l'annonce du Premier ministre n'entame pas le moral de la jeune femme, le constat économique est inquiétant.
"On a tout de même décalé huit mariages car à la sortie du confinement, la période était trop incertaine, explique Laetizia Mansuetti, les gens ont préféré non pas reporter de quelques semaines ou de quelques mois, mais plutôt d'une année".
"On travaille avec des prestataires, hôteliers, traiteurs et restaurateurs qui eux-mêmes ne savaient pas dans quelles conditions ils pourraient travailler. Organiser un mariage à moins de 50 personnes c'est déjà compliqué, quand vous venez du continent pour vous marier en Corse, alors imaginez à 30, puis à dix".
Protocole sanitaire renforcé dans les restaurants
Le Premier ministre a également indiqué que le protocole sanitaire renforcé, qui était auparavant valable uniquement dans les zones dites d'"alerte maximale", s'appliquerait pour "tous les restaurants de France".Il prévoit notamment la limitation à six du nombre de clients par table et "l'enregistrement du nom des clients pour faciliter le +contact tracing+", a précisé Jean Castex.
"C'est à croire qu'ils veulent faire fermer les restaurants, a réagi Frédéric Ruiz, président des restaurateurs au sein de l'UMIH de Corse.
"Quand on parle de couvre-feu déjà, on parle de fermetures déguisées. Là avec ces nouvelles mesures sanitaires, c'est impossible. On met un frein supplémentaire à une économie déjà fortement contrariée. On a des clients qui ne viennent plus. On a fermé les comptoirs, on a perdu cette clientèle-là."
"Est-ce que tout le monde va jouer le jeu dans les sphères privées ? On sait pertinemment qu'il n'y aura pas les effectifs pour contrôler les gens qui sortent, alors que nous nous faisons l'effort", estime Frédéric Ruiz.
Les taux d'incidence et de positivité à la Covid-19 ont augmenté en Corse, comme le nombre de personnes hospitalisées.
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