Dans un contexte d'inflation, les familles se déplacent en nombre en magasin pour préparer la rentrée

A deux semaines de la rentrée scolaire, les ventes de fournitures scolaires explosent. Face à la hausse des prix, la plupart tentent de faire des économies, mais les ventes augmentent par rapport à l'année dernière selon les commerçants.

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Au rayon des fournitures scolaires, Erika tente de convaincre sa mère de lui acheter un agenda inspiré d’un manga. La collégienne arpente les allées d'un supermarché d'Ajaccio suivie de sa grand-mère et de sa mère, une liste à la main. « On attendait de recevoir la prime pour venir faire nos courses » explique Karine*, qui surveille de près les achats de sa fille.

Employée en grande surface, la mère de famille célibataire est éligible au versement de l’allocation rentrée scolaire (ARS) distribuée par la CAF à plus de trois millions de familles chaque année. Pour cette rentrée, dans un contexte d’inflation, le montant de l’ARS a été augmenté de 4%. Pour acheter à Erika et son frère le matériel nécessaire à la rentrée, Karine touche 826 euros. « C’est indispensable, ça nous fait une grande aide. Sans ça, moi toute seule avec un salaire pour deux enfants, j’y arriverais pas », confie celle qui gagne le SMIC.

« On garde le même cartable et la même trousse que l'an dernier »

Un peu plus loin, Jacques, qui prépare sa rentrée au Collège Fesch, louche sur les dizaines de cahiers vendus par l'enseigne. Sa mère, Laurence, n’est pas éligible à la prime malgré de faibles revenus. Cette année, face à la hausse des prix, la secrétaire-comptable a dû modifier ses habitudes et étaler ses dépenses sur plusieurs mois. « Normalement c’est un moment où on peut faire plaisir à nos enfants, mais là on garde le même cartable et la même trousse que l’an dernier », regrette Laurence.

Dans un contexte de hausse des prix général, il est parfois difficile pour les familles d’acheter l’intégralité des articles demandés par les écoles. Julie, qui élève seule ses deux enfants, doit compter environ 200 euros pour les fournitures scolaires de chacun d’entre eux, mais « il faut les habiller aussi », s’inquiète la mère au foyer. « On s’adapte, on essaie de prendre de la qualité, mais on prend de plus en plus souvent le premier prix au lieu d’acheter de la marque », conclut Julie.

Un chiffre d'affaires en augmentation 

Le responsable du rayon fournitures scolaires du supermarché, Julien Lavergne, remarque que les consommateurs donnent de plus en plus souvent la priorité aux premiers prix. « Il y a une grosse demande des clients pour obtenir des articles à bas prix, en particulier les cahiers. De notre côté, avec l’inflation, nos prix ont augmenté mais nos marges ont diminué », explique le salarié.

Julien Lavergne attendait le versement de l’ARS et les familles bénéficiaires avec impatience. Il sait que plus de 50% de son chiffre d’affaires est réalisé entre mi-août et septembre. Malgré l’inflation, ce dernier est en nette augmentation par rapport à l’année dernière : plus 45% au mois de juillet. Une évolution qui s’explique en partie par la mise en place du rayon des fournitures avant même la fin de l’année scolaire précédente, en juin. Pour anticiper leurs achats ou pour étaler leurs dépenses, les clients se déplacent de plus en plus tôt en magasin pour effectuer leurs achats pour la rentrée.

« Il faut que les enfants aient des articles de bonne qualité qui vont tenir toute l’année »

Comme les grandes surfaces, les magasins spécialisés semblent tirer leur épingle du jeu sur le marché des cahiers et des stylos. Stéphane Mayeur, directeur associé du magasin Buro + à Ajaccio, observe que son commerce ne désemplit pas. Ses prix ont augmenté en moyenne de 3% cette année –pour pallier à l’augmentation du prix du transport des marchandises- mais il peut compter sur une clientèle aisée. «  Nous avons beaucoup de clients issus du monde de l’entreprise, qui nous transmettent directement fournie la liste par l’école de leurs enfants », explique le directeur. Le service, nécessairement plus onéreux que les courses en supermarché, a séduit environ 150 familles depuis le début de l’été.

L’année dernière, Julie, rencontrée au rayons des agendas, avait opté pour ce système et délégué l’achat des fournitures au magasin. « Cette année je suis allée à Carrefour et Leclerc, et j’ai fait mes courses moi-même », raconte l’aide-soignante, éligible à la prime ARS. Julie a tout de même tenu à venir acheter les trousses de ses quatre enfants dans le magasin spécialisé. « Ici c’est un peu plus cher, mais il faut que les enfants aient des articles de bonne qualité qui vont tenir toute l’année », conclut celle qui aurait aimé pouvoir faire autrement.  

*le prénom a été modifié 

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