Le quotidien sportif consacre un dossier sur le Sporting pendant deux jours. Dans ce premier volet, L’Equipe revient sur la « dette abyssale », la « gestion calamiteuse, les « soupçons d’emplois fictifs » et les joueurs lésés par ce naufrage.
Les ex-dirigeants du SC Bastia ont encore du souci à se faire. Vendredi 9 février, dans le premier volet de son enquête, L’Equipe fait plusieurs révélations sur le club qui a sombré en National 3.
Incohérences, illégalités voire emplois fictifs
L’Equipe s’appuie sur le travail du liquidateur judiciaire Bernard Roussel, nommé par la procureure de Bastia Caroline Tharot. Selon les informations du journal, Bernard Roussel « aurait pointé de nombreuses incohérences et illégalités dans la gestion du Sporting, notamment sur la billetterie et les abonnements, et aurait découvert des emplois qui s’avèreraient fictifs ».
Des CDI pour Cissé et Brandao
Toujours selon le rapport de Bernard Roussel, le quotidien sportif annonce que les joueurs Djibril Cissé et Brandao, ont bénéficié, après leurs saisons au SCB de contrats à durée indéterminée aux salaires alléchants.
Cissé, après avoir joué de janvier 2014 à juin 2015, signe un CDI et « devient officiellement conseiller du président Geronimi » affirme L’Equipe, pour un salaire brut de près de 300 000 euros annuels. Quant à Brandao, dont le contrat s’étale de l’été 2014 à juin 2016 ; il aurait obtenu à la fin de sa collaboration un CDI en tant que « représentant et consultant du SC Bastia ». Et une belle rémunération de 25 000 euros brut mensuels… dont il n’aurait jamais vu la couleur.
Mieux encore, Brandao qui a eu des difficultés avec le fisc se serait vu proposé par le Sporting de régler sa dette. Le Brésilien accepte et le club retient alors une partie de son salaire. Mais, ajoute le quotidien, « le Sporting n’a pas fait ce qu’il a promis. D’autres Bastiais auraient été bernés ».
6 millions de dettes envers les fournisseurs, dont les clubs
Le SCB dont la dette s’élève à 30 millions d’euros aurait bénéficié de la clémence des acteurs économiques insulaires et des fournisseurs du club. Dans un document de la Ligue de football professionnel que s’est procuré le quotidien sportif, le bilan du club affiche « des dettes envers ses fournisseurs d’un montant de 6.052 millions d’euros. »
Parmi eux, les clubs qui n’auraient pas reçu la totalité de leurs transferts de joueurs : le RCD Espanyol Barcelone (pour le transfert de Thievy Bifouma), le Wolverhampton (Prince Oniangué), Monaco (Allan Saint-Maximin), Mayence (Pierre Bengtsson). Des dettes qui s'élèvent à plusieurs centaines de milliers d'euros.
Pierre-Marie Geronimi, le grand responsable
Le quotidien sportif revient également sur l’ancien président du Sporting, Pierre-Marie Geronimi, qui ne répond même plus au téléphone. Il est pointé comme « le grand responsable de la faillite » en raison de sa personnalité. « Joueur invétéré, capable de parier des fortunes sur des courses de chevaux avec l’argent de sa société de location de voitures, Pierre-Marie Geronimi a toujours cru qu’il pourrait se refaire et sauver le club », indique l’auteur de l’article, Guillaume Dufy.