À Viggianello, le centre d'enfouissement reste réservé aux déchets du territoire. Ce samedi matin, les élus du Sartenais-Valinco avaient appelé la population à les rejoindre pour expliquer les raisons du blocus qui perdure depuis lundi.
Ils sont une centaine à avoir répondu à l'appel. Arrivés petit à petit et réunis autour du café, les habitants de la commune de Viggianello ont pu constater la détermination de leurs élus.
Et apporter leur soutien. « Que ce soit au travers des réseaux sociaux ou que ce soit au travers d’une pétition qu’on a lancée, on recueille le sentiment de la population. Il n’y a qu’à voir toutes les communes qui sont représentées aujourd’hui. Il y a véritablement un grand intérêt de la population dans cette microrégion pour dire non et pour dire stop », explique Pierre Massimi, membre du collectif Valincu Lindu et Habitant de Viggianello.
« Stop », ce sont aussi les élus du Sartenais-Valinco qui le disent. Le site d'enfouissement, d'une capacité de 450 000 tonnes, en a déjà atteint 420 000. Au rythme actuel, en recevant des déchets venus de toute la Corse, il arriverait à saturation en juillet.
« Non, plus chez nous »
Désormais, seuls les camions de la région passeront. « Nous, à ceux qui disent : ‘Non pas chez nous ‘ on répond aujourd’hui : ‘Non, plus chez nous’. Nous n’avons jamais été le problème de la problématique des déchets, mais nous ne sommes pas non plus la solution. […] Nous avons été cette solution pendant trois ans, maintenant, c’est terminé, on ne veut plus l’être », explique Jean Pereney, Vice-président communauté de communes du Sartenais-Valinco en charge des déchets.
Pour sortir de l'impasse, la Collectivité Territoriale de Corse et le Syvadec avaient proposé une extension de 220 000 tonnes. Mais les modalités présentaient trop d’incertitudes. « La délibération qui a été prise à l’unanimité était contre ce projet parce qu’il y a une grosse inquiétude environnementale. Le moindre coup de vent, le moindre orage, entre les ruissellements et les déchets qui s’envolent, il va y en avoir partout », estime Joseph Giovanni, conseiller communautaire de Grossa.
Les élus ont assuré que le blocage du site d'enfouissement allait continuer. Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, est attendu lundi dans la région pour trouver un terrain d'entente.