En visite à Marseille dans une école, mardi 27 juin, Emmanuel Macron a appelé à repenser le temps de l’année scolaire. En Conseil des ministres, ce mercredi, le président a demandé aux membres du gouvernement de réfléchir à une refonte des vacances d’été et du temps scolaire sur l’année sans pour autant fixer de calendrier.
Les changements n’interviendront pas « du jour au lendemain » prévient l’Élysées après l’annonce d’Emmanuel Macron, mardi, à Marseille de « rouvrir le débat » du « temps scolaire dans l'année » et de la durée des vacances d'été.
Néanmoins, ce mercredi 28 juin, président de la République a demandé « au ministre de l'Éducation et à l'ensemble des ministres concernés par les questions éducatives de travailler sur la question », a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran à l'issue du Conseil des ministres.
Il a évoqué la nécessité « d'ouvrir ce chantier », « d'ouvrir cette réflexion, de nous projeter dans ce défi collectif ». « Il a rappelé qu'il était important d'ouvrir cette page de notre histoire éducative », a ajouté Olivier Véran, laissant entendre qu'aucun calendrier précis n'avait encore été fixé.
Le porte-parole continue : « Beaucoup trop d'enfants dans notre pays, hélas, ne partent pas en vacances et donc peuvent être assignés à la maison pendant plusieurs mois au cours desquels ils n'apprennent pas », « ce qui nuit à la consolidation des acquis de l'enseignement. »
« L’impression d’un effet d’annonce »
Mais aussitôt avancée, l’idée a été aussitôt décriée par les syndicats d’enseignants. Ces derniers n’entendent pas l’argument social et fustigent le manque de concertation.
« Nous savons très bien que la plupart du temps lors des vacances estivales, les gens qui peuvent partir en vacances vont partir en vacances qu’elles soient écourtées ou pas. C’est l’éternel serpent de mer, ce n’est pas un sujet que l’on découvre aujourd’hui. Il a été souvent évoqué, mais là, on ne s’y attendait pas. On a vraiment l’impression qu’il a essayé de faire un effet d’annonce », estime Santa Piselli Micaelli, enseignante, représentante FSU SNUIPP 2B.
La France est actuellement le 6e pays européen à offrir le plus de congés à ses élèves avec 16 semaines de repos par an. Baisser ce chiffre en piochant dans les grandes vacances ne séduit pas davantage les parents d’élèves qui pointent du doigt des chaleurs parfois à la limite du supportable en été en Corse, incompatible avec la classe.
« Il faut son transfert complet à la collectivité de Corse »
L’associu di i parenti corsi demande à ce que le calendrier scolaire soit géré par la collectivité. « C’est une proposition à l’emporte-pièce, le calendrier scolaire, c’est une réflexion globale, c’est un projet qui doit correspondre à notre société, il faut son transfert complet à la collectivité de Corse. Elle doit le gérer et toute modification du calendrier doit s’insérer dans un ensemble et ne doit pas concerner telles ou telles vacances », soutient Denis Luciani, membre de l’association.
Enfin, la filière touristique surveille également le projet de très près. Une coupe dans les vacances scolaires d’été pourrait se faire ressentir sur les futures saisons touristiques et avoir d’importantes conséquences économiques.