Ce sont de drôles de petites bêtes, travailleuses et disciplinées, les abeilles sont depuis des millénaires admirées par nous les Hommes tant par leurs sens de l’organisation que par leurs influences dans notre évolution. Sans elles, sans leur fonction indispensable de pollinisation, 80% des arbres et 75% des plantes cultivées n’existeraient pas ! Aujourd’hui, l’espèce est menacée. Plus de la moitié des abeilles a disparu en Europe et aux Etats-Unis. Découvrez la vie étonnante de ces insectes dans le documentaire "le dernier vol de l’abeille", à voir ce mercredi 11 octobre à 22h35 sur ViaStella.
Vivre sans abeilles reviendrait à vivre sans fruits, sans légumes, sans plantes ! Elles sont un élément moteur de la biodiversité en permettant au pollen d'être propagé, assurant la reproduction du monde végétal. Le réchauffement climatique, engendrant des périodes de sécheresse et le décalage des floraisons, mais aussi l’utilisation de pesticides, l'agriculture intensive et l'urbanisation massive sont des facteurs qui menacent au quotidien la survie des abeilles. Ce constat est relayé par les apiculteurs. En 20 ans, le nombre d'abeilles a diminué de moitié et la production de miel a perdu 50% de son rendement. Des solutions sont étudiées par la communauté scientifique pour endiguer l'extinction de l'espèce. La première étant de mieux connaître ces petits insectes pour mieux les protéger !
L'abeille, une travailleuse infatigable au service de sa Majesté
Parmi les 1000 espèces d'abeilles présentes sur terre, c'est l'abeille domestique, celle qui vit en ruche, qui pollinise le plus. Elle naît 21 jours après sa fécondation à l'âge adulte, avec pour seule mission : travailler pour sa colonie et oeuvrer pour sa reine.
Son habitat, la ruche, fonctionne comme une micro-société où chacun des 3 acteurs a un rôle à jouer. La reine, remarquable par sa taille et la grandeur de son abdomen, peut pondre jusqu'à 2000 oeufs par jour. Le faux bourdon, abeille mâle, présent de mars à juin dans la colonie, a de grands yeux pour mieux contempler la reine et la féconder. Enfin, l'abeille dite ouvrière, est la plus travailleuse car elle occupe pas moins de 6 fonctions au cours de sa courte vie de 42 jours : tour à tour nettoyeuse, nourricière, magasinière, bâtisseuse ou gardienne. Passé 21 jours, elle va effectuer sa dernière mission, sortir de sa ruche pour explorer et butiner. La plupart des abeilles que nous croisons dans la nature sont donc en fin de vie.
La transhumance des abeilles, une solution pour les protéger ?
Pour suivre son cycle de vie, continuer à répandre le pollen de fleurs en fleurs, tout en se nourrissant de leur nectar pour produire du miel, les abeilles doivent donc évoluer dans un environnement favorable.
Ce qui n'est pas toujours le cas, notamment à cause du réchauffement climatique, qui décale la floraison. Face à cette difficulté, Pascal Bizon, apiculteur corse, pratique une méthode quelque peu originale et méconnue : la transhumance. En fonction des saisons, il déplace ses ruches de plus de 3 kilomètres de leur emplacement initial pour les installer dans un espace où fleurissent certaines plantes. Cette pratique enrichit le miel de multiples saveurs : châtaigniers, arbousiers, cystes, bruyères, asphodèles... toute une gamme de goûts !
Cette méthode participe à la qualité du miel de Corse, qui en plus de son AOP (Appelation d'Origine Protégée) obtenue en 1998, a des propriétés particulières qui en fait un met d'exception.
Le miel Corse, un produit sain et sans polluant
Produit par une espéce endémique d'abeilles, l'Apis Mellifera Mellifera Corsica, le miel insulaire ne contient que très peu de polluants et est jugé plus sain. Ses vertus proviennent de la situation géographique de la Corse, protégée par une barrière naturelle, qu'est la mer. L'agriculture raisonnée, la quasi-absence de l'utilisation des pesticides et la faible urbanisation du territoire sont aussi des facteurs qui favorisent sa qualité.
Pourtant, comme ailleurs, les apiculteurs corses sont confrontés à de nombreuses difficultés : l'attaque du Varroa, un petit accarien qui affaiblit les abeilles, la prolifération du champignon Nosema ou encore la sécheresse. En 2021, 70% des apiculteurs insulaires AOP ont eu une récolte nulle.
💻📲📺 "Le dernier vol de l’abeille", un documentaire de la collection "Corsica Salvatica", réalisée par Jean-Michel Martinetti, coproduction France 3 Corse Viastella / Mediterranean Dream. À VOIR mercredi 11 octobre à 22h35 sur ViaStella et en replay sur francetv.fr.