Dossier de la gestion des déchets à l'Assemblée de Corse : le minute par minute

Après une journée de débats chargée, hier, avec le rapport sur la délégation de service public, un autre morceau de choix attend aujourd'hui les élus de l'Assemblée de Corse : la question des déchets sur l'île, avec la présentation d'une rapport d'information.

13h15 prise de parole du président de l'exécutif, Gilles Simeoni
"Les surcoûts pour les intercommunalités, aujourd'hui, et donc pour les citoyens corses, ce n'est pas la Collectivité de Corse qui en est responsable. A aucun moment. Même si notre plan de 2016 est insuffisant, et que vous le critiquez, ce ne sont pas ses faiblesses qui entraînent les surcoûts actuels. Ce qui entraîne les surcoûts actuels, c'est le fait que le système n'a pas changé pour l'instant, et que ceux qui sont en charge, institutionnellement, de le faire, ne l'ont pas fait, n'ont pas pu le faire". 

"Nous considérons que nous sommes dans la déclinaison de ce que nous avons voté ensemble, et ce qui est mis dans ce plan correspond exactement aux soucis et aux préoccupations que vous avez exprimées."

"S'il faut corriger, et améliorer ce plan, on peut le faire. On est prêts à le faire."

"Notre vision, c'est : il faut trier, et il faut trier au maximum. Aujourd'hui, dans ce projet de plan, non seulement on intègre ce principe in extenso, mais il se concrétise par une contractualisation". 

"Nous considérons que le principe de la puissance publique qui décide, régule et organise est le principe cardinal de notre politique des déchets". 

"Il faut revoir notre organisation institutionnelle en matière de gestion des déchets. On a des intercos qui ont la compétence collecte, mais qui n'ont pas les moyens de l'exercer, et ça oblige à une réflexion spécifique, on a un Syvadec, aujourd'hui, qui ne fonctionne qu'imparfaitement, avec des coûts énormes, un problème de confiance, un problème institutionnel, parce qu'on ne sait pas qui fait quoi... On a un Office de l'Environnement qui porte le plan mais qui est sous-dimensionné, donc de façon naturelle, notre vision va vers une simplification". 

12h10 : prise de parole Fa Populu Inseme
"Au vu des interventions que nous venons d'entendre, où est l'intérêt général ? Ce plan, selon les intervenants qui m'ont précédé, est déjà enterré. Avec distribution de bons points au Syvadec, et bonnet d'âne pour la Collectivité de Corse..." Louis Pozzo-di-Borgo

"On ne peut plus avoir un outil comme le Syvadec qui est systématiquement en opposition avec ce que veut faire l'Assemblée de Corse. C'est une réalité, et ce n'est plus possible"Louis Pozzo-di-Borgo

"Faire un procès à ce projet, comme vous le faites aujourd'hui, en amont même des discussions, ce n'est pas responsable, ce n'est pas raisonnable. Arrêtons de faire des procès d'intention. Si on doit avancer, ce sera tous ensemble". Louis Pozzo-di-Borgo

" C'est de bonne guerre, il y a des argumentaires d'opposition. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est la session de la normalisation. C'est la session de la maturité. C'est le plan de la disparition du sac noir". Nadine Nivaggioni

"Nous ne voulons plus des grands centres de stockage de Viggianello. Tout enfouissement. Nous n'en voulons pas. Alors on ne va pas nous accuser aujourd'hui de choses qui n'ont jamais été portées par l'exécutif et ses représentants". Nadine Nivaggioni

"Nous ne voulons pas Ghjuncaghju, et nous n'aurons pas Ghjuncaghju. Ce ne sera pas dans le plan. Voilà les avancées. Il n'y aura pas non plus d'incinération telle qu'on l'a vu en 2006". Nadine Nivaggioni

12h : prise de parole d'Avanzemu
"On reste encore dans l'ambiguïté d'un catalogue où tous les possibles sont ouverts". Jospeha Giacometti-Piredda, Corsica Libera, apparentée Avanzemu

"Il y a dans ce rapport une surinterprétation de ce qui est obligatoire est réglementaire, et je suis très réservée aujourd'hui. Je pense qu'il faut faire attention au surdimensionnement des données, qui va nous conduire à prendre des décisions disproportionnées et à faire face à des coûts exorbitants". Jospeha Giacometti-Piredda, Corsica Libera, apparentée Avanzemu

"Aujourd'hui, pour la Corse et pour son peuple, l'intérêt général est trop livré, dans ce domaine, aux appétits voraces des intérêts privés. Et c'est ici que nous devrons dire stop, et ce sera par des choix résolus, définitifs et responsables. Et aujourd'hui, ils ne sont pas encore affirmés".Jospeha Giacometti-Piredda, Corsica Libera, apparentée Avanzemu

"Ce qui me gène, c'est lorsque c'est par défaut que le privé s'empare du sujet, et par incapacité du public à s'approprier la problématique. Et quand le privé s'empare du sujet, c'est aux conditions du privé, et plus aux conditions du public. C'est la triple peine : budgétaire et financière pour les collectivités communautaires, stratégique pour la Collectivité de Corse qui perd la main, et fiscale pour nos contribuables qui n'en finissent plus de mettre au pot sans jamais voir de solution." Jean-Christophe Angelini

11h50 : prise de parole de Un Soffiu Novu

"En terme de déchets, nous ne sommes pas autonomes, nous sommes indépendants, et c'est à nous de choisir ici, et de définir de ce que nous voulons pour l'avenir. Personne ne viendra nous imposer quoi que ce soit. Nous pouvons avoir des divergences, mais c'est ici que les choses se décident. Quand j'entends dire il faut qu'on travaille tous ensemble, il ne faut plus qu'il y ait d'antagonismes, il faut qu'on arrête ces guéguerres, ces postures politiciennes. Mais à un moment donné, qui a pris des postures et aujourd'hui, les modifie en essayant de satisfaire tout le monde ? Ce n'est pas le Syvadec, ce ne sont pas les EPCI, et encore moins les communes. C'est votre majorité, monsieur le président !" Xavier Lacombe

"Il y avait urgence il y a sept ans, et il y a encore urgence !" Xavier Lacombe

11h40 : prise de parole de Fa Populu Inseme
"Ce dossier est d'une importance politique majeure pour la Corse et les Corses. Il soutient une économie circulaire, une approche territorialisée et adaptée, une réduction du gaspillage alimentaire, la création d'emplois, l'émergence de nouvelles filières, et une réduction de l'empreinte carbone avec le développement du transport par train. Et tout cela avec une maîtrise publique, afin d'assumer nos responsabilités, et de préparer l'autonomie de plein droit et plein exercice que les Corses ont acté très largement lors des échéances électorales de 2015, 2017 et 2021".  Ghjuvan Santu Le Mao

11h20 : prise de parole de Core in Fronte
"Aujourd'hui, vous voulez faire valider dans le plan un incinérateur à 143.000 tonnes. Et on était contre. Discuter du reste aujourd'hui c'est impossible. Le fondamental il est là. Vous validez la logique du Veolia, du Suez, du Vinci, qui sont là, prêts à agir." Paul-Félix Benedetti

11h05 : prise de parole d'Un Soffiu Novu
"La question des déchets empoisonne la vie des Corses, et la vie des élus que nous sommes. Et ca grève nos finances. Sans concertation, sans travailler tous ensemble, nous n'arriverons pas à régler ce problème. Nous avons eu des plans avortés, des crises à répétition, et ça fait sept ans, depuis votre accès aux responsabilités, qu'on est ici, dans cet hémicycle, pour débattre du plan de prévention et de traitement des déchets..." Marie-Thérèse Mariotti

"Il faut être clairs, réalistes, et responsables. Aujourd'hui, c'est le principe de réalité qui s'impose, et qui nous rattrape"Marie-Thérèse Mariotti

"Si nous voulons éviter de revivre la farce de 2020-2021 : un plan qui était in fine un catalogue sans choix; un rapport du président de l'exécutif qui contredisait sur certains points le fameux plan; et cerise sur le gâteau une délibération à rallonge qui annulait pratiquement tout ce qu'on avait dans le pseudo projet de plan, il nous faut capitaliser sur ce qui n'a pas marché, et éviter de refaire les mêmes erreurs. Vous voulez changer d'approche, c'est louable. C'est indispensable". Marie-Thérèse Mariotti

10h55 : prise de parole de Core in Fronte
"Depuis des siècles et des siècles, l'humanité a cherché la formule de la pierre philosophale, pour transformer les métaux non importants en or. Nous, la pierre philosophale, on l'a. La formule qu'on a permet de transformer nos déchets en or massif. Le seul problème c'est que la formule n'agit pas directement, elle agit par l'intermédiaire du contribuable". Paul Quastana

"Je voudrais qu'on nous dise clairement quelle forme va prendre l'intervention publique, quelle va être la répercussion de cette intervention sur le coût et sur le prix et sur les taxes payées par les contribuables, et quelle place sera celle du privé". Paul Quastana

"Donnez-nous une définition précise de comment va s'exercer l'action publique, juridiquement, politiquement, et surtout, financièrement". Paul Quastana

10h35 : prise de parole d'Avanzemu
"Nous ne sommes pas convaincus que vous répondez aujourd'hui aux avis techniques défavorables émis par monsieur le préfet, comme celle par exemple celle sur l'absence de solutions à court terme". Antoine Poli

"Vous expliquez que si des projets sont privés ils devront respecter les préconisations du plan. Quelle est réellement votre volonté aujourd'hui ? Est-ce uniquement de l'affichage de mettre en avant la gestion publique, et si ce n'est pas le cas, pourquoi ne pas l'affirmer et laisser la porte ouverte aux projets privés "? Antoine Poli

10h10 : Prise de parole de Guy Armanet, président de l'Office de l'Environnement :

"C'est un plan extrêmement important, puisqu'il va conditionner à terme les six, voire douze années à venir. Et l'objectif, aujourd'hui est de vous entendre, et de pouvoir s'enrichir encore des réflexions qui seront les vôtres. Ce plan à vocation de balayer tous les champs du possible"

"C'est un plan qui s'appuie sur une réglementation extrêmement exigeante". 

"Deux principes forts, le principe de la gestion publique des déchets, et il faudra, je pense, que l'on aille plus loin dans cette application de la gestion publique, et deuxième axe fort, novateur, la territorialisation. On va se rapprocher des territoires et on souhaite que l"intercommunalité devienne l'acteur principal de nos actions à venir". 

"On souhaite déclarer, de manière très agressive, la guerre aux biodéchets, et essayer de les sortir de nos poubelles. C'est une campagne que l'on mène avec les électro-composteurs aujourd'hui, qui nous amènera à terme à avoir des résultats probants, puisque les tests sont en cours, et je peux déjà vous dire que les résultats sont très intéressants". 

"Des centres de tri multifonctions vont être créés, et on va ouvrir de nouveaux centres de stockage de déchets ultimes".

"Dans la gestion publique on peut s'interroger pour savoir si, véritablement, dans l'équilibrage des comptes, la CdC a un rôle à jouer avec le Syvadec, moi je pense, de manière très claire, que oui. Et pas dans sept ans. Nous devons nous rapprocher du Syvadec, et explorer toutes les solutions qui nous permettrons, à terme, de faire ensemble, et différemment. Pour que le Syvadec ait un équilibrage des comptes de celui d'aujourd'hui". 

"Les projets privés seront soutenus dans le cadre des aides règlementaires, et dans le respect du plan que l'on est en train de construire". 

"Les intercos, de leur côté, auront quelques missions à accomplir. Il faudra qu'elles nous donnent des sites constructibles où on pourra permettre au Syvadec d'aller plus loin sur la démarche de plate-forme de compostage, de centre de méthanisation, de centre de stockage, de centre de méthanisation agricole... C'est le cœur du problème que l'on avait jusqu'à aujourd'hui et les choses se décantent favorablement". 

"Elles devront également mettre en place une redevance spéciale. Il n'est pas normal que nos contribuables lambda paient les mêmes redevances que les professionnels". 

10h05 : ouverture de la séance

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