En Bretagne, un courrier signé du FLB revendique une série d'incendies et de dégradations

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Assiste-t-on à un retour d'un activisme breton ? Une lettre signée du Front de Libération de la Bretagne et adressée à plusieurs médias régionaux revendique six incendies et sabotages perpétrés dans la région depuis mai 2022. Une enquête a été ouverte par le parquet de Quimper.

"Nous avons repris le combat pour le peuple breton." Dans un courrier envoyé à plusieurs rédactions bretonnes, un Front de Libération de la Bretagne (FLB) revendique une série d'incendies, sabotages ou dégradations survenus dans la région depuis 2022.

"Rester vivre au pays n'a jamais été aussi difficile", est-il notamment écrit. Il est également fait état de la crise du logement, qui "n'est qu'un des nombreux aspects de l'emprise de l'Etat colonial français sur notre pays", rapporte la radio France Bleu Breizh Izel, qui fait partie des destinataires.

Les "volontaires" appelés "à passer à l'action"

Les signataires - au nombre de trois, et portant vraisemblablement des noms d'emprunt -, précisent ne pas vouloir regarder "la Bretagne disparaître sans [se] battre"', et appeler "tous les volontaires à [les] rejoindre, à former des commandos, à passer à l'action". Au document écrit est ajoutée une photo, sur laquelle on devine trois individus masqués, cagoulés et gantés, vêtus de noir.

Ils posent sous le Gwenn ha du, le drapeau breton. Étendu devant eux, un drapeau à l'effigie du FLB, avec l'épée incrustée dans une hermine, symbole de la Bretagne. Une mise en scène qui n'est pas sans similarité avec celle des conférences de presse clandestines du FLNC.

L'ensemble est signé "Pour le Kuzul Meur", le "grand conseil" en breton, à savoir le nom donné par le FLB à son bureau politique durant sa période d'activité, des années 1960 à 2000.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Quimper. Celle-ci est confiée à la police judiciaire. Citée par France Bleu Breizh Izel, la préfecture du Finstère se refuse à tout commentaire, mais indique que les investigations devront notamment permettre "de connaître si cette revendication est d'opportunité ou est en lien réel avec les faits rapportés", alors que plusieurs des sinistres indiqués dans le courrier se sont bien produits.

Faut-il parler d'un réseau structuré ?

Quelle crédibilité, alors, donner à cette lettre ? Selon Erwan Chartier, coauteur de l'ouvrage "Le dossier F.L.B, plongée chez les clandestins bretons", interrogé par France 3 Bretagne, il est impossible de faire un lien avec le mouvement historique, puisque n'importe qui peut se revendiquer du Front de Libération de la Bretagne.

"Il est difficile de dire si on se trouve face à un réseau structuré ou à des personnes qui récupèrent un sigle", détaille-t-il, alors qu'aucun lien tangible n'a à ce stade pu être établi entre les différents incendies.

En novembre 2021, un groupe assurant déjà être le FLB avait déjà revendiqué l'incendie de quinze résidences secondaires entre 2017 et 2021. 

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