Dans l’édition 2023 du baromètre « Les Corses et l’environnement », le Syvadec observe que les insulaires adoptent de nouveaux comportements face aux déchets. Ainsi, ils estiment par exemple que « l’action individuelle peut contribuer à enrayer le dérèglement climatique ».
Quels sont les comportements des Corses en matière d’environnement ? C’est ce à quoi essaye de répondre le baromètre 2023 du Syvadec (Syndicat de valorisation des déchets de Corse), publié le 13 février dernier. « Le baromètre aide ainsi à comprendre où en sont les Corses en matière de prévention des déchets, de gaspillage, de tri, de comportements de consommation écoresponsables, mais apporte aussi des éclairages sur les obstacles et les leviers qui pourraient contribuer à les faire évoluer vers des pratiques plus vertueuses et responsables », précise le Syvadec.
Ainsi, trois grands enseignements se dessinent cette année : « Les gestes de réduction/sobriété progressent alors que le tri stagne ; une augmentation des contraintes perçues pour effectuer le geste de tri et un fort besoin d’être rassuré sur la fiabilité des filières de recyclage pour motiver ce geste ; le sentiment que l’action individuelle peut contribuer à enrayer le dérèglement climatique plus que la réglementation seule, mais un fatalisme qui s’accroît fortement face à ce sujet. »
Dans le détail : 83 % des Corses estiment qu’éviter le gaspillage est un moyen d’agir au quotidien (contre 66 % en 2022), et 80 % considèrent que le tri des déchets comme levier individuel (contre 62 % en 2022).
Six raisons qui sont un frein au tri
Malgré cette prise de conscience, « le geste de tri n’est pas encore un automatisme et la consigne de tri doit être renforcée », souligne le Syvadec. Ainsi, comme en 2022, 7 Corses sur 10 trient souvent ou systématiquement leurs déchets et 60 % estiment trier correctement la moitié de leurs déchets, la moitié d’entre eux jette ses déchets dans la poubelle noire lorsque la consigne de tri n’est pas certaine.
Selon les personnes interrogées, le tri est notamment freiné : un geste de tri perçu comme contraignant ; le doute sur le devenir du tri et le recyclage ; l’état des bacs et bornes de tri ; leur propreté et leur praticité ; le manque d’incitation financière pour récompenser le tri, à l’inverse de pénalité pour sanctionner les mauvais trieurs.
Une consommation plus responsable
Pour la deuxième année consécutive, selon le Syvadec, la production de déchets a baissé de 4 % sur l’île en 2023. Cette production atteint un niveau inférieur à 2020 et s’établit à 629 kilos par habitant (662kg/hab en 2022, 720 kg/hab en 2021).
Une baisse qui peut être due à une consommation plus responsable des Corses. Ainsi, ils sont 84 % à pratiquer le don (71 % en 2022), 80 % à réparer les produits endommagés (60 % en 2022), 60 % à acheter des produits d’occasion (71 % en 2022), 72 % ont vendu des vêtements (73 % en 2022) ou encore 75 % à boire de l’eau du robinet (59 % en 2022).
Un peu moins de la moitié des insulaires est favorable à une facturation en fonction de la quantité de déchets qu’ils produisent.