Depuis plus de 10 ans, Anne Deville se bat pour revendiquer l'héritage de sa grand-mère. Elle est en grève de la faim depuis six jours à Bastia pour "se faire entendre et obtenir des réponses concernant les irrégularités de cette succession".
Anne Deville est en grève de la faim depuis mardi dernier dans son véhicule devant le palais de justice de Bastia.
Originaire de Ghisonaccia, la quadragénaire veut faire valoir son droit d'héritière. Depuis le décès de sa grand-mère en 2003, elle et son frère Jean-Philippe se disent spoliés par d'autres héritiers.
Un compte bancaire ouvert au nom de sa grand-mère après le décès
Lors des démarches effectuées pour la succession, Anne Deville constate plusieurs irrégularités dans la gestion du notaire.Après des recherches, elle découvre par la suite grâce à des intermédiaires "un compte bancaire ouvert au nom de [sa] grand-mère en 2003, mais après son décès, qui ne figure pas dans la succession. J'ai aussi découvert un contrat d'assurance-vie sur lequel je n'ai jamais eu d'explications".
Des documents cachés
Anne Deville demande également des éclaircissements sur les terrains appartenant aux biens restants de la succession. L'un des terrains situé à Ghisonaccia a été vendu sans qu'elle en soit avertie."Ça fait beaucoup d'ambiguïtés. Malgré des réclamations auprès des notaires et des chambres des notaires je n'ai toujours pas de réponses probantes sur des actes qui avaient été établis au nom de ma grand mère et de mon père. On me répond par le silence alors que des procédures qui exigent la possession de ces documents ont été effectuées" déplore la gréviste de la faim.
Depuis 2007, elle a porté plainte contre X à plusieurs reprises pour escroquerie et captation d'héritage. La justice est restée sourde à ses réclamations assure-t-elle. En 2011, dans un avis de classement de plainte, une administration autre que la justice est intervenue et en conséquence le parquet a estimé qu'il n'était pas utile de faire juger cette affaire. Une ambiguïté de plus pour la principale concernée.
"Il m'est impossible de savoir qui est cette administration et pour quelles raisons elle s'est manifestée. J'ai sollicité des avocats, le procureur général, le gouvernement et même le cabinet du président de la République. Aujourd'hui je ne sais toujours pas qui est capable de me donner des réponses sur toutes les irrégularités liées à ma succession" explique Anne Deville.
Par sa grève de la faim, elle espère se faire entendre et obtenir des réponses.