Thomas Dutronc était un des invités du festival Les Nuits de la Guitare pour la soirée "Gypsy Jazz Messengers". A cause de la tempête, il n'a pu jouer sur scène, mais a accordé à France 3 Via Stella un entretien un peu plus tôt dans la journée.
Depuis plus de 30 ans, Les Nuits de la guitare entretiennent une relation privilégiée avec la musique manouche et les héritiers de Django Reinhardt.
C'est donc, sans surprise, que Thomas Dutronc, artiste incontournable de ce style de musique, faisait partie des têtes d'affiche de ce festival. Il a répondu aux questions de France 3 Corse Via Stella, avant d'apprendre que son concert serait finalement annulé, pour cause de violentes intempéries.
Qu'est-ce que vous ressentez quand vous venez aux Nuits de la guitare ?
Je suis venu récemment. Il y a deux ans, nous étions venus avec mon père, avec mon groupe il y a cinq ans. Je suis présent un peu à chaque édition. Cet été, je n’étais pas en tournée, je voulais me reposer, mais Jean-Bernard Gilormini, le directeur du festival, m’a pris par les sentiments et m’a confié que ce serait une des dernières soirées qu’il organiserait lui, en guitare manouche. J’ai donc accepté, même s’il fait très chaud, je me réjouis. C’est la famille, ici, nous sommes tous unis par la passion de la guitare.
Une attache avec ce festival que vous entretenez depuis votre adolescence ?
Quand j’étais tout jeune guitariste, je venais déjà ici, j’étais émerveillé par tous les artistes qui se produisaient. Je faisais l’aller-retour depuis Monticello en Balagne jusqu’à Patrimonio en Citroën 2 CV. D’ailleurs, ma voiture ne fonctionnait pas très bien. J’avais 20 ans et quand je freinais, la banquette, qui n’était pas bien attachée, s’avançait, c’était quelque chose de fou…Quand je pense aux normes de sécurité….
Pourtant, je faisais l’aller-retour tous les soirs ! J’ai vu plein d’artistes, c’était un bonheur, c’était fabuleux ! Ils ont réussi à faire un festival complètement magique. En plus, on s'aperçoit de la diversité de la guitare. Cet instrument a engendré tellement de musiques différentes : du rock, du brésilien, du jazz, de la bossa nova, du manouche, du classique, du blues…
C’est un festival riche musicalement, qu’est-ce que ça vous fait de participer à cette nouvelle édition ?
Je suis vraiment content d’être avec Rosenberg (Stochelo Rosenberg, ndlr), qui est un des meilleurs guitaristes au monde. J’ai la chance d’avoir déjà fait une vingtaine de concerts avec lui. Il y a aussi Rocky Gresset qui est un guitariste extraordinaire, c’est un tel bonheur de jouer avec des gens qui sont aussi bons. On partage cette passion de la guitare, de Django Reinhard, on est une espèce de famille maintenant. On travaille ensemble, mais on joue avant tout !
Et c’est facile de travailler en famille ?
Des concerts comme celui-ci, il faut un peu les préparer, car c’est en “one shot” avec un nombre de musiciens précis. Il y a eu beaucoup d’allers-retours pour préparer ce concert, pour créer un programme qui soit super.
En plus des concerts cet été, vous sortez un nouvel album, dans quel style s'inscrit-il ?
Cela fait un moment que je travaille sur ces chansons. Mais, il y a eu le confinement, le projet avec mon père, c’était beaucoup de travail et cela m’a pris beaucoup de temps. J’avais des chansons prêtes depuis un moment, mais on ne les finit jamais vraiment.
Ce nouvel album est plutôt pop, grand public, avec des incursions jazzistiques. Il y a quand même trois ou quatre morceaux très acoustiques, mais cela reste grand public avec de très belles choses !
Son nouvel album sortira le 13 septembre et comportera notamment ce nouveau single "Dans tes yeux", sorti il y a quelques semaines.
Vous êtes présents malgré le deuil de votre maman. Françoise Hardy aimait beaucoup la Corse. Être là ce soir, c’est aussi lui rendre hommage ?
Non pas forcément un hommage, mais oui, je pense à elle tout le temps. C’est une expérience que je souhaite absolument à tout le monde de vivre le plus tard possible.
On se plonge beaucoup dans un monde intérieur, de souvenirs, parfois, cela peut être triste mais aussi beau, profond et puissant. Avec ma mère, nous partagions un amour très fort. Elle disait qu’elle était très fière de mon travail et de la personne que j’étais.
Pour retrouver l'entretien, en images, avec Thomas Dutronc, voici la vidéo complète :
En raison des intempéries, la soirée du dimanche 21 juillet a été annulée. Thomas Dutronc n'a donc pas pu jouer avec le reste du groupe.
La direction du festival propose aux nombreux détenteurs de billets pour cette soirée plusieurs options à retrouver sur ce site internet.
