Environnement : en Corse, les bateaux ne polluent pas ?

Ce mardi 30 mai, Qualitair Corse a publié un rapport sur l’impact du trafic maritime sur la pollution atmosphérique. Selon ses résultats : « il n’y a pas de corrélation systématique entre la présence de navire à quai et une augmentation des polluants principaux sur les zones de mesure ».

Les bateaux de croisière et les ferrys n’auraient pas beaucoup d’impact sur la pollution atmosphérique en Corse. C’est la conclusion du rapport Aer Nostrum basée sur des mesures menées en 2021 et 2022 à Ajaccio et Bastia afin de mesurer l’impact de ces engins dans l’air insulaire.

Ainsi, selon le document : « l’étude a permis de démontrer qu’il n’y avait pas de corrélation systématique entre une présence de navires à quai et une augmentation des polluants principaux sur les zones de mesure. »

Pour en arriver là, plusieurs études ont été menées durant la période de campagne afin de « quantifier la contribution des navires à la pollution globale, notamment celle issue du trafic routier et des centrales thermiques présentes à proximité plus ou moins immédiate des villes ». Des relevés ont été effectués grâce au réseau fixe de surveillance Qualitair Corse, complétés par d’autres issus notamment de microcapteurs et analyseurs.

Trois polluants mesurés

En s’appuyant sur les mesures des stations météo et en prenant en compte l’impact du vent, l’étude de 65 pages se concentre sur la présence de trois polluants dans l’air insulaire le tout associé à la présence de navires dans les ports d’Ajaccio et de Bastia.

Concernant les polluants, il s’agit du NO2, du PM 2.5 et du SO2. Dans le détail, le premier est le dioxyde d’azote, un gaz polluant qui a pour source principale le trafic routier ; le deuxième représente les particules fines composées de différents composés chimiques ; le troisième est le dioxyde de soufre, indicateur de la pollution liée aux combustibles fossiles. Tous sont « soumis à la réglementation française et faisant l’objet de recommandations de l’organisation mondiale de la santé (OMS) », précise le document.

La faute aux travaux et aux épisodes de pollution saharienne ?

Si quelques pics de pollutions sont remarqués, difficile selon le document de leur attribuer une origine directement maritime. Il préfère pointer du doigt « les travaux réalisés à proximité » de certaines stations, « une activité plus poussée de la population dans les trajets domicile travail » ou encore « les épisodes de pollution saharienne ».

Par exemple, pour le PM (particules fines) l’étude indique « qu’il s’agit d’un polluant régulièrement affecté par des épisodes de grande ampleur (DUST/Sable saharien), qui ont affecté à 6 reprises la Corse durant la période estivale 2021. De plus d’importants travaux étaient réalisés au même moment à proximité de la station fixe Abbatucci, ce qui se traduit sur le graphique par d’importants pics aux alentours de midi. »

Problèmes techniques ?

Après une première série de mesures, utilisée comme données références, une seconde a été organisée avec deux essais de microcapteurs de deux entreprises différentes afin de conforter, ou non, les résultats. Des mesures qui se sont avérées peu probantes. En cause : de nombreux problèmes techniques et la difficulté à trouver des instruments de mesure fiables…

Ainsi, principalement à Ajaccio, concernant le dioxyde d’azote, l’étude met en avant « un problème de calibration des capteurs ». Des incidents identiques ont été rencontrés pour le dioxyde de soufre, polluant principalement identifié comme un marqueur de pollution maritime, ainsi que pour le calcul de la concentration de ces deux polluants.

Quelques liens établis avec la présence de navire

Néanmoins, selon les données recueillies, il n’y a « pas de corrélation exacte » entre le nombre de navires « et les pics de NO2 et SO2 corrélés ». Le rapport précise : « Le pic du 12/08/2021 n’enregistre que trois navires à quai toute la journée, alors que celui du 24/08/2021 en compte jusqu’à cinq ». Les résultats « semblent tendre vers la même conclusion à Bastia ».

Ainsi, de manière générale, le document soutient que « le lien n’est pas systématique entre présence de navires à quai et pollution sur l[es] ville[s] ».

Population impactée à Ajaccio et Bastia

Le document souligne néanmoins que « les principales personnes impactées par la pollution causée par les navires se situeraient au Nord du port, dans le quartier des Cannes et des Salines » à Ajaccio. À Bastia, elle concerne « la quasi-totalité des habitants de l’Ouest de port, notamment l’après-midi quand la brise de mer se met en place. »

Afin de poursuivre l’étude et d’en affiner les résultats, le rapport évoque l’idée de se baser sur d’autres corrélations de polluants par rapport aux conditions météo.

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