En cette première semaine de l'année 2024, France 3 Corse Via Stella vous propose de retrouver les reportages d'In Tantu per l'Ambiente. Ce mercredi, focus sur les zones humides, des territoires à la croisée des enjeux.
Prisées des Romains et méprisées ensuite, les zones humides, depuis le Moyen Âge, étaient synonymes d'insalubrité. Des espaces où se développait notamment la malaria.
C'est depuis 1971 et la Convention internationale de Ramsar en Iran, qu'on redécouvre à quel point elles sont précieuses.
Par zone humide, on entend les lacs de montagne, les pozzines qui parfois les entourent, les tourbières comme celle de Moltifao et surtout les lagunes, étangs et mares temporaires proches de la côte.
33 000 hectares
En Corse, ces zones humides représentent 33 000 hectares et 5 d'entre elles sont jugées d'importance internationale, soit 10% des zones classées Ramsar en France.
Les zones humides sont essentielles à plus d'un titre. Elles absorbent et stockent l'eau, limitant par exemple l'effet des crues et des tempêtes. Elles servent aussi de filtres pour plusieurs polluants : carbone, nitrate.
Encore faudrait-il ne pas trop leur en demander.
À cause de la pollution, les espèces animales qui trouvent refuge dans les zones humides sont en déclin, sur l'île comme ailleurs.
Protection
Dans le monde, 90% des zones humides ont été détruites en un siècle.
En Corse, des associations comme U Levante ont gagné plusieurs procès contre ceux qui parfois les ont saccagées.
Mais souvent, la remise en état des lieux se fait encore attendre.
Plan d'action
Au niveau national, le gouvernement a lancé l'an dernier un plan d'action qui court sur 4 ans. Objectif, acquérir 8 500 hectares supplémentaires de zones humides d'ici à 2026, en réhabiliter 50 000 hectares et trouver des pratiques économiques et de loisirs adaptées à ces milieux.
Car, rappelons-le, outre le tourisme, ces zones humides font prospérer d'autres activités : la pêche, l'élevage, la conchyliculture. Ainsi, l'étang de Diana représente à lui seul 2% de la production d'huîtres et de moules en Méditerranée.
Retrouvez le reportage de Pierre Nicolas :