L'ancien patron du renseignement intérieur, proche de Nicolas Sarkozy, a été placé lundi en garde à vue par les enquêteurs de l'Inspection générale de
la police nationale dans le cadre d'une instruction parisienne.
L'ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini, originaire de Cuttoli-Corticchiato en Corse-du-Sud, a été placé lundi en garde à vue par les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale dans le cadre d'une instruction parisienne.
Trafic d'influence ?
Les motifs de sa garde à vue n'ont pas été précisés par ces sources. L'ancien directeur central du renseignement intérieur (DCRI, actuelle DGSI), surnommé "le Squale", est un proche de Nicolas Sarkozy. Un autre grand flic et ancien patron de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, a également été interpellé et placé en garde à vue lundi dans ce dossier.
L'agence Reuteurs avance cependant que les deux anciens policiers seraient suspectés de trafic d'influence. Bernard Squarcini aurait mis ses réseaux au sein de la police au service de son cabinet Kyrnos, fondé en 2013 après son départ de la DCRI.
Un coup de pouce à Philip Morris ?
Un contrat conclu avec le géant américain de l'industrie du tabac, Philip Morris, est au cœur de cette procédure ouverte à la suite de perquisitions, menées en avril, dans les bureaux et au domicile de Bernard Squarcini. Selon une source proche du dossier, les enquêteurs cherchent à savoir dans quelle mesure il a pu encourager la police marseillaise à lutter contre la contrebande de cigarettes afin de servir les intérêts de Philip Morris.
Bernard Squarcini connaît bien la région marseillaise pour avoir occupé le poste de préfet délégué à la sécurité auprès du préfet des Bouches-du-Rhône, de 2004 à 2007, avant de rejoindre les renseignements.
Impliqué dans d'autres affaires
Le nom de l'ancien patron de la DCRI apparaît dans deux autres enquêtes, dont l'une porte sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, et l'autre sur un volet de l'affaire du cercle de jeu Wagram - il est notamment soupçonné d'avoir demandé le placement d'un policier sur écoute.
Il a par ailleurs été condamné à une amende, en 2014, dans le dossier des "fadettes" du journal Le Monde pour avoir demandé des factures téléphoniques afin d'identifier les sources d'un journaliste enquêtant sur l'affaire Bettencourt.