Fièvre catarrhale en Corse : pour obtenir des aides, des agriculteurs bloquent la territoriale 20

Ce mardi 28 novembre, plus d’une centaine d’agriculteurs ont bloqué la territoriale 20 reliant Ajaccio à Bastia. Une action afin d’obtenir des aides concernant la fièvre catarrhale dans l’île.

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Une filière « en danger », « à genoux ». Ce mardi 28 novembre, près de 120 agriculteurs et éleveurs ovin ont manifesté à Vivario et ont bloqué la territoriale 20, qui relie Bastia à Ajaccio, durant une heure.

Le but : obtenir des réunions avec la collectivité de Corse et les services de l’État afin de trouver des solutions à la fièvre catarrhale qui se développe dans l’île. « Il y a une recrudescence énorme de cette maladie, il y a beaucoup de pertes de cheptels. Il faut nous aider contre cette maladie et nous accorder des moyens humains et financiers », explique Cyril Caria, président de la coordination rurale de Corse.

D’autant plus, signalent les éleveurs mobilisés, que la filière fait face à une crise économique. « C’est un cri d’alerte. Les éleveurs sont à genoux. On a eu des hausses du prix du lait conséquentes de l’ordre de 12 % sur les deux dernières années, mais ça ne suffit pas. Pendant dix ans ont a eu des érosions et le prix du lait a très peu augmenté donc ça ne compense pas. Pendant 10 ou 15 ans, on a affaibli les trésoreries des exploitations et le revenu des éleveurs. Ce n’est plus possible », soutient Sébastien Rossi, élu de l’interprofession laitière ovine caprine corse (Ilocc) et membre d’I pastori corsi.

La brebis corse en péril ?

Pour ce berger de Venzolasca qui travaille avec son frère, la fièvre catarrhale pourrait également impacter le développement de la race brebis. « Ça touche le chemin de sélection, nous avons 80.000 brebis en Corse et seulement 20 % sont en chemin de sélection. Ça met en péril la diffusion génétique », précise-t-il.

Barthélémy Simonetti, président de la Corsia (coopérative ovine régionale de sélection et d’insémination) abonde. « Nous faisons la sélection sur les troupeaux chez les bergers. Donc plus on a d’animaux, plus c’est facile à faire, et plus il y a d’animaux qui meurent ou qui sont en mauvais état et moins on peut élever et sélectionner. Il y a un risque de réduire le patrimoine génétique. »

Des discussions insatisfaisantes

En début d’après-midi, les éleveurs ont obtenu un rendez-vous avec le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, et le préfet de Haute-Corse. À leur issue, les représentants de la filière se sont dits insatisfaits. S'ils ont pu obtenir la vaccination gratuite pour tous les élevages et sans condition, ils n'ont pas obtenu les indemnations que la filière réclame. Tous espèrent que de nouvelles discussions s'engagent rapidement. 

Le 15 novembre dernier, une délégation de représentants de la filière avaient été reçus dans les locaux de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt à Ajaccio. Ils avaient notamment réclamé la prise en charge financière intégrale de la campagne de vaccination, l’indemnisation pour les troupeaux touchés (à la fois pour les brebis mortes et celles malades) et la mise en place d’une campagne sanitaire dans les troupeaux. Quelques jours plus tard, la filière avait obtenu la prise en charge de la vaccination à hauteur de 50 %. 

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