Ancien joueur du GFCA et du Sporting, Marc Kanyan a marqué par ses dribbles et ses buts le football corse des années 60/70. Trois fois champion de France amateur avec le Gazélec, il avait également participé à la finale de la Coupe de France de 1972 perdue par le SECB face à l'OM. Âgé de 80 ans, le Néo-Calédonien s'est éteint vendredi 6 janvier.
Ses crochets, sa vitesse et ses buts en avaient d'abord fait la coqueluche de Mezzavia, puis celle de Furiani.
À son arrivée au Gazélec d'Ajaccio en provenance de Nouvelle-Calédonie, juste avant Noël 1963, pas grand monde en métropole ne connaît l'attaquant Marc Kanyan Case dit Kanyan, décédé ce vendredi 6 janvier à l'âge de 80 ans.
Pierre Cahuzac, l'entraîneur gazier, avait déniché cet ailier gauche kanak d'1,70 m. lors d'une tournée estivale du GFCA en Nouvelle-Calédonie en 1963, quelques semaines après le premier des quatre titres de champion de France amateur du club ajaccien.
Le 18 décembre 1963, l'ancien joueur de l'Olympique de Nouméa foule le tarmac de Campo dell'Oro pour signer au Gaz. Le début d'une longue et belle aventure qui verra Kanyan marquer pour son tout premier match avec le maillot rouge et bleu en janvier 1964.
Le Néo-Calédonien est alors lancé et il sera difficile de l'arrêter, notamment dans les grands rendez-vous où il se montre décisif à plusieurs reprises : buteur en finale du championnat de France amateur (en 1966 et 1968), face à l'ACA - qui évolue en D1 - en Coupe de France ou encore contre l'OM, faisant trembler les filets du Vélodrome avec une talonnade encore dans toutes les mémoires.
Autant de prouesses qui lui permettent d'endosser le maillot de l'équipe de France amateur et de participer aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968. Avec deux autres gaziers - Charles et Planté -, Kanyan jouera devant 100.000 personnes au mythique stade Azteca de Mexico.
Le monde pro à 27 ans
L'année suivante, en 1969, il prend la direction de Bastia. Sous le maillot du Sporting, il découvre le monde professionnel à 27 ans. Il sera de l'équipe battue en finale de la Coupe de France 1972 face à l'Olympique de Marseille de Skoblar et Magnusson.
Kanyan et ses coéquipiers se consoleront en remportant le Trophée des champions face à ce même OM et joueront le premier match du SECB en Coupe d'Europe contre l'Atletico Madrid en septembre 1972.
Après avoir inscrit 58 buts en 182 matchs avec la tunique bleue, Kanyan quitte la Corse pour Nîmes en 1973. Mais il ne restera pas longtemps avant de revenir dans l'île. Deux ans plus tard, il est de retour à Mezzavia pour finir sa carrière au GFCA, son club de coeur, alors en Division 2.
Une manière de rappeler le lien très fort qui unit ce pionnier du football calédonien à la Corse. Une île dont est originaire son épouse et où deux de ses trois enfants y ont vu le jour.
Sport et politique
Considéré par certains chroniqueurs sportifs de l'époque "comme l'un des attaquants français les plus doués", Kanyan s'était depuis retiré sur sa terre natale, en Nouvelle-Calédonie, où il était devenu éducateur sportif. Il sera notamment à l'origine de la venue au FC Nantes de Christian Karembeu, lui aussi passé - furtivement - par le Sporting de Bastia en fin de carrière.
En marge des terrains de foot, Kanyan avait également embrassé une carrière politique dans les rangs du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR). Élu municipal à Nouméa pendant une vingtaine d'années, il a été vice-président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Des activités qui ne l'empêchaient pas de revenir régulièrement en Corse où ses qualités de footballeur et ses exploits ont largement traversé les générations de supporters du Gaz et du Sporting...
Le sujet de Pascale Paumier consacré à Marc Kanyan :