Déjà lauréats au match aller, les Bastiais se sont imposés à Ajaccio dans la manche retour du derby. Une victoire qui leur permet de s’éloigner de la zone rouge et qui stoppe la bonne série des Ajacciens.
Pour la deuxième fois cette année en Ligue 2, le SC Bastia s’impose dans le derby face à l'AC Ajaccio.
Samedi, au stade François-Coty, les Bastiais l'ont remporté 1-0 à l'issue d'un match fermé où les occasions ont été très rares.
Sur la pelouse de Timizzolu, le Sporting aura transformé en but sa seule véritable situation dangereuse. Elle est venue d’un coup-franc de Kylian Kaïboue repris victorieusement de la tête par Anthony Roncaglia (42e). Libre de tout marquage au milieu de la défense ajaccienne (42e), le milieu bastiais marque pour la première fois en professionnel.
"On a su répondre présent"
Après ce but inscrit juste avant la mi-temps, le Sporting va tenir face à une équipe acéiste moins tranchante que d’habitude. Avinel (66) et surtout Nouri (88) puis Laci (89) tenteront de surprendre Placide. En vain. Le gardien bastiais et sa défense tiendront bon jusqu’à la fin d’un match dans lequel le Sporting n’aura quasiment jamais eu le ballon. À la 70ème minute, la possession de balle était de 72% pour l’ACA.
Malgré tout, ce sont bien les Bleus qui repartent avec les trois points. Privés de trois titulaires (Vincent, Salles-Lamonge et Bocognano), les partenaires de Dumè Guidi mettent fin au passage à la très belle série ajaccienne de trois victoires consécutives.
"On a su répondre présent et marquer, a confié le capitaine bastiais au micro de BeIN Sports. Je pense que c’est le pire match de notre saison mais, défensivement, nous avons été très costauds. On ramène les trois points à la maison, et c’est le plus important."
"Sur la physionomie du match, on a quand même beaucoup défendu, a reconnu Régis Brouard en conférence de presse d'après-match. On avait mis quelque chose en place pour les empêcher de jouer, on a fermé au maximum les intervalles, on leur a donné très peu de profondeur dans leur jeu. Nous étions bien organisés et il a fallu rester disciplinés sur tout le match. Dans le dernier quart d'heure, ça devenait difficile car on a fait beaucoup d'efforts. Il y avait beaucoup de fatigue."
"Il y avait penalty"
Pour Olivier Pantaloni, le scénario de ce derby retour est différent de celui du match aller, également perdu (2-0) par son équipe : "On s'incline en prenant un but sur coup de pied arrêté alors que nous étions très performants sur ces situations-là, a souligné le coach acéiste. Depuis le début de la saison, nous n'avions pris qu'un seul but sur coup de pied arrêté. Sur la rencontre, je ne sais pas si les Bastiais ont passé cinq minutes dans notre camp. Après, jouer face à un bloc bas avec des joueurs très proches les uns des autres et très peu d'espaces, c'est compliqué. Mais on aurait dû beaucoup mieux faire. Nos seules situations dangereuses sont peut-être sur les deux penaltys, car il y avait penalty. J'ai revu les actions. Il y a une main (28ème) et une faute sur Mounaïm El Idrissy (55ème)."
Si la partie s'est déroulée sans incident sur le terrain, cela n'a pas été le cas en tribune. En fin de match (88ème), une légère échauffourée a éclaté entre quelques supporters ajacciens et des dirigeants, joueurs et anciens joueurs bastiais.
Dans un communiqué déroulant la rencontre, le Sporting indique que ses "dirigeants, [ses] salariés, [son] capitaine et ancien capitaine ainsi que [son] président ont été lâchement et inexplicablement agressés en fin de rencontre". Un acte regretté par le club et condamné "avec fermeté". Gilles Cioni, ex-capitaine, a lui déploré cette "triste" situation : "jamais je n'aurais pensé vivre cela dans un stade en Corse".
Un incident qui s'est néanmoins rapidement soldé, et après lequel tout est rentré dans l'ordre. Pour rappel, la rencontre s'est déroulée sans les supporters bastiais, leur déplacement ayant été interdit par un arrêté ministériel.
— Gilles Cioni (@GillesCioni) March 12, 2022
Un bond de trois places
Grâce à cette victoire, les joueurs de Régis Brouard renouent avec un succès qui les fuyait depuis trois matches. Ils réalisent surtout une bonne opération comptable, passant de la 15ème à la 12ème place. Un classement qui pourrait évoluer ce samedi soir après les autres matches de cette 28ème journée. Néanmoins, avec 33 points, les Bastiais s’éloignent de la zone rouge.
Quant aux Ajacciens et à leurs 51 points, ils ont été rejoints par Auxerre (vainqueur de Sochaux ce samedi après-midi) et sont désormais quatrièmes à la différence de buts. Les hommes d’Olivier Pantaloni restent néanmoins toujours au contact du groupe de tête. Ils tenteront de rectifier le tir dès ce mardi à Quevilly-Rouen (17ème).
Dans le même temps, le Sporting accueillera Dunkerque (19ème) avec l'objectif de confirmer son succès en terre ajaccienne.
Réaction de la LCF après les incidents en tribune
Dans un communiqué paru lundi 14 mars, la Ligue Corse de Football (LCF) est revenue sur l'altercation ayant eu lieu dans la tribune d'honneur en fin de match : "Une fois de plus, un derby entre nos clubs phares s’est disputé sans supporters de l’équipe adverse, écrit Jean-René Moracchini, président de la LCF. Si l’on peut accuser les autorités préfectorales de frilosité dans leurs décisions, eu égard aux différents incidents survenus notamment sur les stades de ligue 1 cette saison, nous devons assumer notre part de responsabilité. Il serait temps que l’on comprenne que les matchs se gagnent sur le rectangle vert, avec les encouragements des supporters des deux camps, dans un climat certes passionné mais responsable Comment peut-on s’unir sous un même drapeau pour défendre une noble cause et se battre pour une rencontre de football ? La ligue Corse de Football apporte son soutien aux dirigeants bastiais agressés à Timizzolu et approuve les décisions prises par l’AC Ajaccio suite à ce triste événement."
Ce lundi, sur les ondes de RCFM, Christian Leca a qualifié ces comportements "d'inadmissibles et d'intolérables". Le président de l'ACA a indiqué que "le club a lancé une enquête afin de trouver et de sanctionner les personnes qui ont accompli cet acte".