Avant G. Simeoni, Jean Baggioni était lui aussi président de la Commission des Îles

Jean Baggioni aura passé 6 ans à la tête de la Commission des Îles de la conférence des régions périphériques maritimes. Elu en mai 1999, il enchaînera trois mandats de président, jusqu’en septembre 2005.

« Comme nous avions à rassembler déjà en Méditerranée occidentale, les Baléares, la Sardaigne, et que, dans une démarche interrégionale, j’avais pratiqué longuement une ouverture avec l’ensemble des régions du bassin méditerranéen, il y avait là une démarche globale et on me considérait comme, j’imagine, un élu actif dans le domaine de la prise en compte des problèmes méditerranéens et européens », explique Jean Baggioni.

Quand il prend la présidence de la Commission des Îles, il est déjà président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse et député européen depuis plusieurs années. Il profite alors de la tribune qui lui est offerte pour poursuivre le travail entamé auprès de l’Europe.

« Nous avons voulu demander, obtenu que l’article 130 du traité de Maastricht, soit modifié pour la prise en compte des régions insulaires et des régions en retard de développement. C’était quelque chose d’énorme », raconte l’ancien président.

Retard structurel

S’il devait siéger à la Commission aujourd’hui, il chercherait à évaluer avec précision l’ampleur du retard structurel qui frappe les régions insulaires. Une feuille de route pour l’Union européenne en quelque sorte, qui l’obligerait à résorber les inégalités.

Mais quelques soit les objectifs poursuivis par la Commission, l’ancien président l’assure, le chemin sera long : « C’est un travail très long. Il faut s’y atteler pleinement et il faut avoir l’ambition de respecter ce qu’est l’Europe et ce que nous sommes dans l’Europe. Nous sommes une région insulaire appartenant un Etat : la France. Par conséquent, nous avons des voies et moyens pour aboutir à la satisfaction de nos besoins, à travers les fonds structurels. Et nous avons, dans ce conglomérat qui est la Commission des Îles, vocation à la solidarité, à chercher les voies et moyens d’une politique qui soit réaliste et bienveillante ».

"L’union européenne a beaucoup de problèmes"

Jeudi 9 mars, à Malte, c’est Gilles Simeoni qui a pris la présidence de la Commission des Îles. Lorsqu’on lui demande s’il a un conseil à donner pour les deux ans à venir, Jean Baggioni s’y refuse. Mais il prévient, ce ne sera pas facile : « s’il aime le travail, il y prendra du plaisir. S’il aime sa région, et on en doute pas, il trouvera de l’intérêt. Mais l’effort ne sera pas toujours récompensé parce que le problème est délicat et l’Union européenne a beaucoup de problèmes ».