Gilles Simeoni, s’est confié à l’AFP ce mercredi. Il revient notamment sur les différents échanges entretenus avec les membres du gouvernement et livre plus d’explication sur son appel à la mobilisation populaire prévue « probablement le 3 février »
Face à la déception des représentants de la collectivité de Corse lors des échanges avec le gouvernement ce début de semaine, Gilles Simeoni a annoncé au micro de l’AFP la tenue d’une manifestation en Corse « probablement le 3 février ».
Ainsi, cette mobilisation pourrait intervenir trois jours avant la visite présidentielle d’Emmanuel Macron à Ajaccio le 6 février prochain pour la commémoration de l’assassinat de Préfet Erignac. Dans un entretien accordé à l’AFP, le président du conseil exécutif de Corse réclame à engager « un véritable dialogue » et non une « capitulation ».
Pour le moment, la date et le lieu de cette manifestation restent encore à confirmer. Mais le représentant de la collectivité de Corse affirme que cette mobilisation : « Aura la forme d'une large mobilisation populaire, pacifique, responsable, déterminée, qui est l'expression de tous les Corses qui choisiront de participer à cette manifestation, de leur volonté citoyenne, de leur attente, de leur espoir aussi. »
Après nos entretiens d’hier et d’aujourd’hui, notre conviction est faite : l’Etat refuse de reconnaître et de prendre en compte la dimension politique de la question corse. Dans ces conditions, nous appelons dans les prochains jours à la tenue d’une grande manifestation populaire pic.twitter.com/8DZUzcpQ6e
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 23 janvier 2018
« Nous sommes les continuateurs d’un combat »
Selon Gilles Simeoni, cette décision d’une « grande manifestation » intervient contre « le risque de l’impasse qui est en train de se dessiner ». Il ajoute : « On ne peut pas aller dans une discussion dans laquelle on nous demande de renoncer à tout par avance. »
Dans l’entretien, le président de l’exécutif de Corse a insisté sur le fait que lui-même et Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse sont aussi « les héritiers et les continuateurs d'un combat, d'un idéal qui s'est déployé depuis un demi-siècle, qui a conduit des milliers de femmes et d'hommes à sacrifier leur vie familiale, professionnelle, souvent leur liberté, parfois leur vie, et nous ne braderons pas cet idéal. »
Gilles Simeoni, reste tout de même confiant quant aux prises de position d’Emmanuel Macron. « Je crois qu'il est aujourd'hui celui qui peut permettre de donner au dialogue que nous continuons de souhaiter sa véritable dimension. Je le redis avec une forme de solennité : nous sommes dans une situation qui, historiquement, depuis des décennies, ne s'est jamais présentée », confie-t-il à l’AFP. Il complète : « Toutes les conditions sont réunies aujourd'hui pour véritablement que nous changions les choses en Corse et qu'on s'inscrive dans une trajectoire vertueuse ».
Ce mercredi les représentants de la collectivité de Corse doivent s'entretenir avec le président de l'Assemblée nationale François de Rugy.