Les habilitations d'officier suspendues pour les numéros 2 et 3 de la police judiciaire en Corse

Le procureur général auprès de la cour d'appel de Bastia a suspendu les habilitations d'officier pour les numéros 2 et 3 de la police judiciaire en Corse. Une sanction déjà donnée au patron de la PJ insulaire le 10 décembre dernier. 

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"Il a été décidé quatre mois de retrait pour chacun", a indiqué le procureur général auprès de la cour d'appel de Bastia, Jean-Jacques Fagni, à l'origine de la procédure disciplinaire. 

Ainsi, le 6 janvier, les numéros 2 et 3 de la police judiciaire en Corse ont vu leur habilitation d'officier suspendue. 

Le 10 décembre dernier, le patron de la DRPJ, Lucien Arleri s'est également vu suspendre pour un an son habilitation d'Officier de Police Judiciaire par Jean-Jacques Fagni.

Enquêtes judiciaire et administrative  

Ces sanctions surviennent alors que la PJ de Corse a été désaissie de l'enquête sur la tentative d'assassinat le 13septembre 2018 de Guy Orsoni, fils de l’ex-dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni. Des fuites supposées auraient permis à deux membres présumés de la bande criminelle du "Petit Bar", Pascal Porri et André Bacchioli d'échapper à une vaste opération de police le 28 septembre dernier.

Des problèmes de procédure ont également été constatés et concerneraient à la fois la PJ insulaire et l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), basé en région parisienne, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier. Ainsi, l'un des cinq mis en examen dans cette affaire aurait pu passer un appel pendant sa garde à vue en utilisant le téléphone d'un policier de l'OCLCO.

Une enquête judiciaire pour "violation du secret de l'enquête" et une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale ont été ouvertes et sont en cours.

Des problèmes de procédure et l'ouverture d'une enquête

Cet appel aurait été écouté par la police judiciaire de Versailles, qui enquêtait sur une autre affaire, et signalé à la juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, qui supervise l'enquête Orsoni et a décidé de dessaisir la PJ. Une enquête judiciaire pour "violation du secret de l'enquête" et une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale ont été ouvertes suites à ces faits.

Des soupçons de porosité avec le banditisme dans plusieurs enquêtes menées par la police judiciaire avaient alors été relevés par le procureur général d'alors Franck Rastoul, de même qu’un "problème de relation de confiance avec les deux parquets du ressort".

Le patron de la PJ a d'ores et déjà quitté ses fonctions en Corse et débuté le 1er décembre à son nouveau poste de chargé de mission à la Direction générale de la police nationale, d'après l'AFP. Il a été remplacé dans l'île par Thierry de Maria, qui était directeur régional de la police judiciaire à Limoges depuis mai 2020, et qui devrait prendre ses fonctions à Ajaccio de façon imminente.

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