Un équipage de policiers venu disperser une fête clandestine dans un établissement de nuit du port de Toga, à Bastia, aurait été la cible de jets de projectiles de la part de plusieurs participants. Trois policiers sont blessées. Deux gardes à vue sont en cours.
La fête a tourné court. Un équipage de policiers a mis fin, aux environ de 1h du matin dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 avril, à une soirée clandestine, organisée dans un établissement situé sur le port de plaisance de Toga, à Bastia. Plus d'une centaine de personnes, dont une grande majorité de jeunes, étaient alors présents sur les lieux.
Dans un communiqué publié ce vendredi 9 avril, la préfecture de Haute-Corse indique que les policiers, intervenus à la demande d'un riverain, auraient rapidement constaté que les locaux présentaient "des risques graves en matière de sécurité incendie, notamment en raison de l'obstruction de toutes les sorties de secours, barricadées de l'intérieur." Selon nos informations, les rideaux de fer de l'établissement étaient ainsi tous baissés.
Lors de l'intervention, les forces de l'ordre auraient essuyé des jets de projectiles. Deux d'entre eux souffrent de blessures justifiant des interruptions totales de travail de 2 et 3 jours. Un troisième policier aurait lui été frappé, et nécessite 5 jours d'interruption totale de travail.
Selon le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery, les forces de l'ordre auraient alors fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les fêtards et "dégager les fonctionnaires".
Des comportements "graves et irresponsables"
Le préfet de Haute-Corse, François Ravier, "condamne avec la plus grande fermeté ces comportements graves et irresponsables".
"En période où d'importantes restrictions liées à l'épidémie sont respectées par la grande majorité des habitants et où de nombreux commerces ont du fermer depuis une semaine, c'est tout l'effort collectif pour freiner l'épidémie qui est remis en cause par le comportement de quelques uns si un cluster verait à émerger de cette soirée", regrette la préfecture de Haute-Corse.
François Ravier appelle les participants à la soirée à la "responsabilité", en les enjoignant à réaliser un test PCR et à s'isoler pour 7 jours. Le préjet conclut que des sanctions administratives seront prises à l'encontre de l'établissement.
Deux gardes à vue
Le procureur de la République de Bastia indique de son côté que deux gardes à vue sont actuellement en cours. L'une sous la qualification de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, l'autre "qui a trait à l’organisation de cette soirée clandestine, sous la qualification de mise en danger délibéré de la vie d’autrui".
Les enquêteurs de la sûreté département ont été chargés des investigations. Ils devront entre autre déterminer les conditions exactes de l'organisation de cette fête.