Les gérants de certaines stations Esso du Cismonti ont décidé de suspendre leur distribution de carburants. Par cette action, ils entendent protester contre "une concurrence déloyale" et "l’absence de soutien d’Esso France".
"Merci Esso France pour ton aide !!!" "Des familles au chômage pour 20 centimes d’euros."
Depuis vendredi soir, ce sont les slogans affichés sur la station Esso située à l’entrée de Calvi. Les rideaux sont baissés, les pompes sont à l’arrêt. Leur accès est barré par des rubans rouge et blanc.
Dans les stations Esso de Moriani et Biguglia, le constat est similaire. Là aussi, on ne distribue plus aucune goutte d’essence.
Ces différentes actions font suite à deux remises : l’une de 28,25 centimes d’euros par litre accordée par le gouvernement jusqu’au 1er novembre, l’autre de 20 centimes - supplémentaires - octroyée par le groupe TotalEnergies à tous ses distributeurs.
C’est précisément cela qui suscite la grogne de certains gérants d'établissements Esso en Corse. Ces derniers évoquent "une concurrence déloyale" tout en reprochant à Esso France de ne pas avoir effectué une ristourne similaire à celle de son concurrent Total. En témoigne le communiqué rédigé par les gérants de la station de Calvi qui se disent "dans l’incapacité de distribuer du carburant dû à une concurrence déloyale d'une compagnie pétrolière multinationale et un soutien absent de la marque Esso".
Et d’ajouter : "malgré de multiples discussions entre Esso France et le groupe Ferrandi (petite société locale), Esso ne veut pas octroyer cette remise de 20 centimes. Nous sommes dans l’obligation d’arrêter la distribution du carburant. Aujourd’hui, le personnel d’Esso di Calvi tient à remercier le groupe Ferrandi qui s’est battu et continue encore de se battre pour toutes les familles qu’il emploie."
Discussions toujours en cours
En Corse, c’est le groupe Ferrandi qui est chargé de revendre le carburant d'Esso France dans 27 stations-service insulaires. "Nous ne sommes pas Esso, nous sommes les revendeurs de la marque dans l’île, tient à préciser Henri Ferrandi, dirigeant de la société, qui participe aux discussions toujours en cours.
"Elles ne sont pas toutes terminées avec Esso France, explique-t-il. J’ai eu un entretien avec le préfet de Corse. Hier soir (lire vendredi), j’ai également échangé avec M. Simeoni qui est en relation avec les ministères des Finances et de l’Intérieur. Pour l’instant, on n’a toujours pas reçu entière satisfaction."
Reste à savoir si ces discussions aboutiront à un accord qui pourrait satisfaire les gérants Esso de l'île. Selon nos informations, quatre autres stations de la marque pourraient elles aussi suspendre leur distribution de carburants dans les prochains jours.