Les services vétérinaires ayant limité l'abattage des porcs à 160 bêtes par jour sur le site de Ponte-Leccia, les éleveurs porcins de Haute-Corse s’inquiétaient à l'approche de l'hiver, pleine saison d'abattage. Ils ont obtenu l'assurance que leur cheptel pourra bien y être abattu, mais réclament un outil mieux adapté à la demande.
Le problème n'est pas nouveau pour les éleveurs de Haute-Corse. Inauguré en 2005, l'abattoir de Ponte-Leccia est le seul outil du département, quand la Corse-du-Sud en compte six, pour le même nombre d'animaux à traiter.
"L'an dernier ils abattaient plus de 200 porcs par jour. La chaine est prévue pour recevoir 7 à 8 porcs par heure. Si on en passe 16, ça pose des problèmes d'hygiène, on retrouve des bleus sur la viande parce que les ouvriers sont obligés d'aller vite" explique Pierre-Antoine Battini, porte-parole des éleveurs de Haute-Corse.
Les éleveurs ont alerté les services vétérinaires sur ces conditions d'abattage nuisibles à la qualité de la viande, et un quota limitant l'abattage à 160 porcs par jour a été fixé.
Ce mercredi 29 septembre, ils ont obtenu la garantie que l'ensemble de leur cheptel pourra bien être abattu, malgré cette restriction : "Il y aura trois jours d'abattage porcin, qui permettront d'atteindre l'objectif de 400 porcs par semaine à partir du 15 novembre."a déclaré le président du Syndicat Mixte de l'Abattage en Corse Paul-Jo Caïtucoli, garantissant que "ça ne changera rien pour les éleveurs ovins et bovins".
Un outil sous-dimensionné
Unique outil d'abattage pour l'ensemble des filières porcine, ovine, bovine et caprine de Haute-Corse, le site de Ponte-Leccia arrive à saturation au moment de la pleine saison d'abattage, avec les fêtes de fin d'année qui accroissent encore la demande.
On a besoin d'un outil d'une capacité 2 à 3 fois supérieure
Pierre-Antoine Battini, porte-parole des éleveurs de Haute-CorseFrance 3 Corse ViaStella
Réunis ce jeudi 29 septembre dans l'enceinte de l'abattoir de Ponte-Leccia, les éleveurs porcins réclament un outil adapté à la demande, et au développement des filières d'élevage : "Nous on paye la prestation d'abattage, on veut que ce soit fait dans de bonnes conditions. On a besoin d'un outil d'une capacité deux à trois fois supérieure. On veut un outil de développement, pas un handicap." déclare leur porte-parole.
Les éleveurs demandent à rencontrer les décideurs afin d'établir un projet clair pour l'avenir.
La situation tendue pour cet hiver a fait l'objet d'une question orale en ouverture de la session de l'Assemblée de Corse de ce jeudi. Les éleveurs attendent des élus qu'ils voient plus loin.