Des accusés et des avocats absents, des demandes de renvoi qui se multiplient et un président de cour qui maintient malgré tout le cap. Annoncé comme historique, le procès du double assassinat de Bastia-Poretta semble aller de perturbations en perturbations.
Box des accusés désespérément vides, salle d'audience quasi déserte, robes noires toutes absentes ou presque... Ce vendredi 24 mai, il souffle encore un vent d'irréel sur ce procès consacré au double assassinat de Bastia-Poretta, tenu à la cour d'assises d'Aix-en-Provence.
À la barre, tout au long de la journée, les témoins des faits se sont enchaînés : agents de l'aéroport, police aux frontières ou encore douaniers. Organisés dans la plus grande tranquillité, leurs interrogatoires se sont apparentés à des dépositions, et l'audience semble être devenue une simple chambre d'enregistrement.
Seuls deux des quatorze accusés, José Menconi et François Marchioni, qui comparaissent libres, continuent d'assister aux débats. Deux avocats sont également présents : ils étaient trente-et-un à l'ouverture de cette affaire.
Bras de fer
Un procès "pour l'histoire" titraient de nombreux médias. Mais un procès qui tourne désormais au chaos judiciaire. Un bras de fer s'est installé entre le président Jean-Yves Martorano face aux accusés et leurs conseils. Ces derniers estiment la procédure comme dénuée de sens et d'équité, car la parole des enquêteurs, pourtant capitale, ne sera entendue qu'à la toute fin des débats.
Depuis mardi, les avocats ont tout tenté pour faire renvoyer le procès. Onze des quatorze accusés les ont d'abord récusés, puis ce sont les conseils commis d'office qui ont été remplacés par la bâtonnière d'Aix-en-Provence, qui a également fait le choix de quitter la défense.
Des perturbations qui n'ont jusqu'ici en rien fait vaciller le président de la cour d'assises. De quoi faire dire aux avocats initiaux qu'il s'agit là du procès "de la honte".
Le point avec Pierrick Nannini et Enzo Giugliano :