Agriculture corse : l'Europe ne veut plus financer les surfaces jugées "peu productives"

Bruxelles veut soustraire dès cette année les surfaces agricoles dites "peu productives" du dispositif de la PAC, Politique agricole commune. En Corse, cela désigne les parcours pastoraux. Ainsi, 1/3 des aides accordées à l'île pourraient être supprimées.

Coup de semonce dans le monde agricole. Ce jeudi 8 mars, la Draaf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et la forêt) de Corse a informé l'Odarc (Office du développement agricole et rural de la Corse) d'une décision prise par l'Europe : Bruxelles ne veut plus financer les surfaces jugées "peu productives".

En effet, dès cette année, la Commission européenne entend soustraire de la Politique agricole commune (PAC), qui doit être réformée, les "surfaces peu productives". En Corse, cela correspond aux parcours pastoraux. "La Draaf précise que toutes les proratisations vont être diminuées et ne pourront se prévaloir de l'aide, que les surfaces qui ont exclusivement de l'herbe", indique la Chambre d'agriculture de Corse dans un communiqué.

Selon la Chambre régionale, "un tiers des aides accordées à la Corse seront alors enlevée, cette perte interviendra notamment dans les zones de l'intérieur où ces surfaces dites "peu productives" sont plus nombreuses".

800 familles d'éleveurs seraient directement impactés. "Sur les 36,8 millions d'euros que touche la Corse d'aides directes de la PAC, j'estime qu'on va perdre entre 12 et 15 millions d'euros. Un bon tiers, qui va surtout être concentré sur l'intérieur de l'île, donc dans les endroits les plus difficiles."

"C'est à l'État de payer"


Au sein de l'Odarc, la réaction est claire : "L'État devra prendre ses responsabilités si des surfaces sont enlevées", annonce le président de l'Office Lionel Mortini. "Dans la prochaine PAC, un certain nombre de terrains et de surfaces ne pourront plus être éligibles [à recevoir des aides], ça me paraît être une évidence". Dans ce cas, selon lui, une seule solution :

C'est à l'État de payer si la Commission ne paie plus.


À la suite de cette annonce, la Chambre régionale d'agriculture, les syndicats et les autres Chambres consulaires prévoient une réunion de travail, lundi 12 mars. Ils devront "évaluer les conséquences d'une telle mesure et essayer de prendre toute la dimension de cette annonce".

► Revoir le reportage d'Anne-Marie Leccia, Christian Giugliano, Pierre Simonpoli et Christophe Gineste :
Interviennent dans ce reportage : Joseph Colombani, président de la Chambre régionale d'agriculture de Corse, et Lionel Mortini, président de l'Odarc.


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