La campagne de récolte des châtaignes a débuté et cette année, la qualité des fruits est plutôt bonne. Mais dans bien des régions, les castanéiculteurs restent confrontés aux cynips. L'introduction du taurimus, un de ses prédateurs, est efficace, mais il faudra du temps pour relancer la production.
Une chance. Pour Laurent Vincensini, castanéiculteur en Castagniccia, le premier jour de récolte, lundi, montre des châtaignes magnifiques.
Sur l’exploitation qu’il a reprise, il y a 25 ans, à Aiti, le taurimus, ennemi du cynips, apparu en Corse il y a quelques années, a proliféré. Les arbres vont mieux… en apparence. « Visuellement, les arbres sont charnus, ils ont des feuilles, l’arbre lutte et se bat pour vivre. Mais il va d’abord se contenter de faire des feuilles, et seulement après, il produira des fruits et seulement si sa forme revient comme il y a une dizaine d’années », livre Laurent Vincensini.
Prise de conscience tardive
Le cynips est toujours là. Il s’est réfugié au cœur de l’arbre. Pour le maire de San-Lorenzo, la mobilisation doit se poursuivre. « Il y a eu une prise de conscience. Mais comme dans beaucoup de sujets, les prises de conscience arrivent toujours quand il est trop tard. Pour nous, il n’est jamais trop tard, c’est pour ça qu’on a engagé ce combat. Mais les problèmes doivent être anticipés, ça aurait pu être le cas pour le châtaigner », estime Jérôme Negroni.
Dans le village, la production est toujours inférieure de 15 % comparées aux années avant l’arrivée su cynips. La profession reste sinistrée. « Quand nous nous sommes installés, c’était encore l’âge d’or de la châtaigne. Il y avait encore une quantité qui pouvait permettre d’en vivre. Mais depuis cinq ou six ans, on ne peut plus envoyer des jeunes au casse-pipe », complète Laurent Vincensini.
Le châtaigner qui a nourri la Corse pendant des siècles est toujours, pour l’heure, malade.