Une semaine après le passage de la tempête Alex dans l'arrière-pays niçois, en Corse, une ville se démène pour venir en aide aux sinistrés de Breil-sur-Roya : Aleria. Les deux communes sont jumelées depuis 2012.
"La solidarité corse va marcher tout le week-end", déclare Laurence Taddei, adjointe à la maire d'Aleria en charge des affaires sociales.
Vendredi, les dons récoltés par la municipalité prendront la direction de Breil-sur-Roya, particulièrement touchée par la tempête Alex la semaine dernière, et jumelée avec la commune insulaire.
"Ce jumelage a été signé en 2012 sur proposition de l'ancien maire de Breil-sur-Roya, Joseph Ghilardi, originaire du village de Zuani", précise Ange Fraticelli, maire d'Aleria.
Alors quelques heures après la tempête, une fois l'électricité rétablie dans une partie de la municipalité sinistrée, Aleria se mobilise. "Nous avons appelé le maire, pour savoir ce dont les habitants avaient besoin. Il nous a répondu de l'eau, des produits d'hygiène, et des denrées sèches. Ils n'ont toujours pas d'eau, ni de gaz, c'est très compliqué d'avoir un repas chaud", explique Laurence Taddei.Ils n'ont toujours pas d'eau, ni de gaz, c'est très compliqué d'avoir un repas chaud.
Des caddies sont rapidement installés dans un des supermarchés d'Aleria pour rassembler les dons. Et ce, jusqu'à vendredi midi.
Quelques minutes après le lancement de l'opération d'autres communes se manifestent. "Nous avons été contactés par Solaro et Prunelli. Les municipalités voulaient aider, et ont aussi organisé des collectes", reprend l'adjointe aux affaires sociales d'Aleria.
Dans la commune insulaire, les inondations sont fréquentes. "Le territoire est traversé par le Tavignano et il déborde deux fois par an, en automne et au printemps avec la fonte des neiges. Cela s'est calmé ces dernières années", indique le maire d'Aleria.À Aleria, les zones inondables sont connues des habitants, rien n'y est construit.
Mais ces phénomènes n'ont jamais eu de conséquences comparables à celles vécues par Breil-sur-Roya. "Les zones inondables sont connues des habitants, donc rien n'a été construit dans ces espaces", poursuit Ange Fraticelli.
Pourtant, en 2015, de fortes pluies laissent craindre le pire. L'eau monte, bloque les routes, et s'infiltre jusque dans les allées d'un camping d'où sont évacuées plusieurs centaines de vacanciers. Deux personnes perdront la vie dans ces inondations en Haute-Corse.
Cinq morts et 20 disparus
Mercredi, le bilan humain de la tempête Alex s'est alourdi à cinq victimes dans les Alpes-Maritimes. Sept personnes sont toujours recherchées par les secouristes et 13 autres sont "supposées disparues". Dans le même temps, un arrêté de catastrophe naturelle a été adopté pour 55 communes.En visite dans la région, Emmanuel Macron a annoncé le déblocage de 100 millions d'euros pour alimenter un "Fonds d'urgence 06" et de 50 millions d'euros du fonds Barnier de prévention des risques naturels majeurs.
Le président de la République a précisé lors d'une interview sur TF1 et France 2 que l'Etat apporterait finalement "plusieurs centaines de millions", auxquels s'ajouteront les fonds d'une "conférence des financeurs" réunissant l'Etat et les collectivités, voire des fonds du plan de relance. "Peut-être qu'à la fin, ce sera un milliard", a-t-il lancé, "on ne peut pas demander aux collectivités ni aux particuliers de se retrouver seuls".
La tempête Alex a également fait deux morts en Italie, dans le Val d'Aoste et le Piémont.