Après un premier épisode de pluies importantes dans le Pas-de-Calais, les maires de Conchy-sur-Canche et d'Hesdigneul-lès-Boulogne s'inquiètent pour les précipitations à venir cet hiver... Et les possibles inondations qui s'annoncent.
L’alerte jaune a donné une petite frayeur à la ville de Conchy-sur-Canche ce mardi 19 novembre 2024. Dans ce village du Pas-de-Calais, des précipitations de 26 millimètres se sont abattues. “Une pluie assez intense, mais pas extraordinaire non plus”, pointe Dominique Coquet, le maire.
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Pourtant, au réveil, les rues de la commune étaient inondées. Les habitations ont quant à elles été épargnées par les eaux. “Notre problématique, c'est le ruissellement, voire le ruissellement torrentiel”, explique l’édile. “Nous sommes un village de fond de vallée, avec une pente de 5% sur plusieurs kilomètres.” L’édile est particulièrement inquiet en cette fin du mois de novembre.
Une saison pluvieuse qui s’annonce mal
Du côte d'Hesdigneul-lès-Boulogne, ce mardi soir, les habitants ont les pieds dans l'eau dans les rues et les voitures ne peuvent pas accéder à la commune. Les habitations n'ont pas été touchées. "On attendait 15 jours de précipitations en 48 heures", explique le maire, Yves Hennequin. La Liane et le ruisseau d'Aix ont débordé.
"On s'était préparés à cette situation : en prévision de l'automne, on avait distribué des parpaings et des sacs de sable aux habitants. Nous avons fait curer nos bassins et nos fossées... Mais on n'est jamais vraiment prêt à ce genre d'événement." L'édile craint de revivre la même situation qu'en 2023 – la commune avait vécu des inondations historiques.
On s'était préparés à cette situation : en prévision de l'automne, on avait distribué des parpaings et des sacs de sable aux habitants. Nous avons fait curer nos bassins et nos fossées... Mais on n'est jamais prêt à ce genre d'événements.
Yves Hennequinmaire d'Hesdigneul-lès-Boulogne
L’année dernière, la ville de Conchy-sur-Canche, quant à elle, n’avait pas été beaucoup touchée par les inondations : “seulement entre janvier et mars”. “Nous avions des cultures d’engrais vert”, précise Dominique Coquet. Ceux-ci ont permis de limiter les ruissellements. Cette année, “des semis tardifs et beaucoup de semis de blé…” Un changement qui risque de faire toute la différence pour Conchy-sur-Canche, puisque ces cultures retiennent moins l’eau.
On appréhende les alertes suivantes vu les cultures en amont et vu les ruissellements avec seulement 26 millimètres de pluie.
Dominique Coquetmaire de Conchy-sur-Canche
“On appréhende les alertes suivantes vu les cultures en amont et vu les ruissellements avec seulement 26 millimètres de pluie : la pluviométrie n’était pas énorme”, déplore le maire de Conchy. “Là, je ne vais pas passer un hiver tranquille.” D’après l’élu, “rien ne retient l’eau sur les terres agricoles”. Il affirme que 110 000 tonnes de sédiments s’érodent chaque année dans l’estuaire de la Canche.
Un bassin de 3000m3 en attente de financement
Cette fois-ci, l’une des installations d’urgence – un fossé avec une tranchée de voirie – a permis d’endiguer une partie de l’eau, ce qui a évité de plus graves inondations. “Mais on a un autre ouvrage qui n’a pas résisté, on peut recommencer…”, déplore Dominique Coquet.
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Actuellement, la commune attend le début des travaux pour un “bassin tampon de 3000m3”. Sa construction est bel et bien programmée mais “l’État s’est reporté sur l’agence de l’eau pour un financement”. “On attend un retour”, précise le maire, pour qui la situation se fait pressante.
Du côté d'Hesdigneul-lès-Boulogne, même son de cloche : "Les travaux n'ont pas été effectués. Ça prend du temps malheureusement, trop de temps", souffle le maire, Yves Hennequin. "Si on a les mêmes quantités d'eau que l'année dernière, on va revivre la même situation."
