La situation en matière de déchets en Corse, où des centaines de tonnes d'ordures se sont accumulées, devrait revenir à la normale d'ici trois semaines après le déblocage des centres d'enfouissement de l'île. Mercredi soir, l'accès au CET de Prunelli di Fium'Orbu était à nouveau bloqué.
Les deux seuls centres d'enfouissement des déchets ont été bloqués environ deux semaines par des riverains inquiets de leur saturation, nouvel épisode d'une crise récurrente en Corse depuis une vingtaine d'années.
Le premier, à Viggianello (Corse-du-Sud), a rouvert samedi dernier après 12 jours de blocage, et le second, à Prunelli di Fium'Orbu (Haute-Corse), a brièvement rouvert mercredi matin. Les riverains de ce site ont affirmé avoir obtenu des "garanties suffisantes et nécessaires" après une réunion avec notamment des élus locaux et régionaux, ainsi que des représentants de l'Etat.
Malgré tout, en fin d'après-midi mercredi, l'accès au CET de Prunelli di Fium'Orbu était à nouveau bloqué par des élus et un riverain. Deux des trois voies desservant le site n'autorisent pas le passage des camions de plus de 3,5 tonnes. L'une est interdite au poids lourds depuis juillet 2017 par la municipalité et l'autre fait l'objet d'un arrêté préfectoral qui en interdit également l'accès.
Intervenants - Francis Carlotti, porte-parole du collectif "Contre le tout enfouissement de Prunelli di Fium'Orbu"; Jacky Casanova, serveur. Equipe - Perrine Ketels, Christian Giugliano
Trois semaines pour nettoyer l'Ile de Beauté
Le président du conseil exécutif de l'île, Gilles Simeoni a à nouveau présenté le tri à la source comme seule solution viable sur le long terme, rappelant le plan porté par la majorité nationaliste au pouvoir, qui vise à atteindre 60% de tri d'ici 2021.La réouverture des sites "nous permet d'organiser la résorption des déchets accumulés (...) sur les deux à trois semaines qui viennent", a indiqué Catherine Luciani, la directrice du syndicat de traitement des déchets, le Syvadec, qui regroupe les intercommunalités de l'île.
Plusieurs centaines de tonnes d'ordures sont toujours en souffrance dans les rues de l'île.
La Corse, qui ne dispose pas d'incinérateur et a longtemps misé sur le tout-enfouissement, ne dispose plus que de ces deux centres d'enfouissement, presque arrivés à saturation. Aucun autre site n'a pour l'instant été trouvé pour en accueillir de nouveaux, ce qui attise la colère des riverains des centres existants.