Municipale in Campagna à l'Ile-Rousse : Trois listes en course

Face au maire sortant, Jean-Jo allegrini Simonetti, Angèle Bastiani, qui mène la liste d'opposition, et Michel Frassati, qui entend donner une vraie place sur l'échiquier politique municipal au courant nationaliste qui est arrivé aux affaires à la région.

L'Ile-Rousse compte 3.100 habitants, et 2.500 inscrits sur les listes électorales. 
Elle est la deuxième commune la plus peuplée de Balagne, mais les chiffres de l'Insee révèlent une érosion de sa population. 
Depuis 2011, elle a vu le départ de 500 personnes. 

 


 

Tout ce que l'on dit est faux - Jean-Jo Allegrini Simonetti


Jean-Jo Allegrini Simonetti conteste ces chiffres. 
Le maire de la commune depuis 2003 affirme que tout cela est dû "à l'exiguité du territoire. On a des rues qui sont sur l'Ile rousse et aussi sur les communes alentours".
Et il n'en démord pas
"On a dit qu'il y avait une baisse de la population, et ce n'est pas vrai. Et c'est pareil pour le trafic maritime, que mes adversaires disent en baisse. Si je regarde les chiffres, en 10 ans, le trafic a été multiplié par deux et demi, alors tout ce que l'on dit est faux." 

 


Michel Frassati et Angèle Bastiani, les adversaires du maire sortant, ne manquent pas néanmoins de mettre en avant "le déclin de la ville"
Pour le premier, tête de liste PNC de Riacquistu Lisulanu, c'est dû à l'immobilisme de la politique adoptée par la municipalité actuelle. 

 

Il faut rééquilibrer les résidences secondaires et principales - Angèle Bastiani


La seconde, présidente du groupe d'opposition, et tête de liste de U Core di Lisula, souligne la politique touristique, qui favorise les résidences secondaires. 
"Il y a environ 47 % de résidences secondaires, il est important de faire un PLU pour refixer de la vie a l'Ile-Rousse et rééquilibrer les résidences secondaires et principales, de sorte à attirer de nouveau les familles". 

 


Sans surprise, le dossier de l'urbanisme cristallise les tensions durant cette campagne.  
Les opposants à la municipalité en place soulignent à loisir que ceux qui habitent la commune à l'année sont délaissés, et que tout est fait pour favoriser l'économie touristique estivale, à leur détriment. 
Ils pointent par exemple le manque de logements sociaux. 
 

Une troisième voix entre l'immobilisme du maire et les dissensions de l'opposition - Michel Frassati

Jean-Jo Allegrini Simonetti, lui, assume son bilan et ses orientations :
"Nous sommes une commune touristique, classée depuis 1930, je ne pense pas qu'il y en a beaucoup dans ce cas en Corse. Il y a des résidences secondaires, en quoi est-ce un mal ? Nous sommes une commune de 249 hectares, entourés de 3 communes de plus de 1000 hectares. Je ne vois pas pourquoi tous les logements sociaux seraient construits sur la commune. En 10 ans, nous en avons construit 100. Allez voir à côté s'il y en a d'autres ! Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ce qu'il y ait des résidences secondaires dans une ville touristique..." 

 


Mais les deux candidats qui souhaitent accéder aux responsabilités ne réservent pas toutes leurs attaques au maire sortant. 
Chacun veut s'imposer comme la seule alternative crédible à la politique actuelle.
Et n'oublie pas d'égratigner l'autre. 

Michel Frassati mène une liste nationaliste, et pour lui, il est évident qu'elle vient combler un manque :
"Il est apparu évident que dans une ville comme l'Ile-Rousse, qui avait donné une belle majorité aux nationalistes aux territoriales de 2015 et 2017, le courant de pensée de Pè a Corsica devait être représenté. Il était impératif de surcroît qu'émerge une troisième voix, entre l'immobilisme du maire et les dissenssions de l'opposition depuis de longues années."

 


Angèle Bastiani, elle, est à la tête d'une liste où sont réunies des tendances de gauche, de droite, et nationalistes. 
"J'ai réussi à réunir autour d'un projet le groupe d'opposition et le groupe de dissidents de la commune de l'Ile rousse. Et autour de ce projet sont venus travailler avec nous d'autres citoyens de tous horizons politiques qui avaient envie de s'engager pour leur ville. Il n'y a qu'une liste d'opposition, c'est la nôtre. La troisième liste vient en appoint de la liste de la majorité actuelle". 

 


Les deux candidats avaient pourtant discuté, il y a quelques mois, dans l'optique d'une alliance qui a vite tourné court. 
Et il ne semble pas qu'un nouveau rapprochement soit à l'ordre du jour entre les deux tours, à en croire les dernières déclarations de Michel Frassati :

"Nous sommes la seule nouveauté dans cette élection, et il n'y aura d'accord avec personne."



 

  




 












 
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