La fresque est signée par le réalisateur russe Andreï Kontchalovsky, récompensé à Cannes et à la Mostra de Venise à d'innombrables reprises.Et son accueil dans les autres festivals que Michel-Ange a visités avant d'arriver en Corse en dit long sur l'attente que le film suscite, en Italie et ailleurs.
L'acteur italien, qui n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il a déjà interprété Pasolini, un autre mythe transalpin, en 2012, nous en dit plus sur le challenge qu'a représenté le film pour lui.
- Comment réagit-on lorsqu'on vous propose d'incarner un monument tel que Michel-Ange ?
Entre le moment où Andreï Konchalovsky m'a proposé le rôle, et les premiers essais, dans les carrière de Carrare, il s'est écoulé à peine un mois !

Alberto Testone à Bastia, le 6 octobre 2020
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© Sébastien BONIFAY/FTV
- Vous n'avez pas hésité ?
L'ampleur de la tâche m'a vite sauté aux yeux.
- De quel point de vue ?

Michel-Ange dans les carrières de marbre de Carrare
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© UFO Distribution
- Comment vous êtes-vous approprié le rôle de Michel-Ange ?
C'est qui transparaît dans tout le matériel qui existe sur sa vie. Dans les relations entre Michelangelo et les employés des carrières, par exemple, on voit toute son humanité.
On attendait de moi que je joue un Michel-Ange différent des précédents. Alors à force de travail, je l'ai fait mien. Michelangelo, sono Io !Michelangelo, sono Io !
- Ce n'est pas un biopic classique, où l'on suit un parcours de personne célèbre de son enfance à sa mort...
Principalement à travers les sonnets que le Toscan a écrits. Moi aussi, il fallait que je m'en imprègne.

Michel-Ange, le 21 octobre dans les salles françaises
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© DR
- Konchalovsky vous a aidé ?
J'étais un peu destabilisé. Je lui réponds "maestro, je peux, au mieux, en imaginer un...". Et peu à peu, alors que je cernais mieux mon personnage, j'ai eu des idées.
Je suis allé voir Andreï et je lui ai donné trois rêves. Ensuite, je lui ai demandé si je m'en étais approché, de Michelangelo.
Il m'a regardé en souriant, et m'a répondu : "un petit peu !"
- Le film est sorti en Italie, et il sera sur les écrans français le 21 octobre prochain. Dans une période peu propice au cinéma... Ce doit être frustrant.
En Italie, l'épidémie nous oblige à vivre sans se saluer, se serrer la main, se toucher... Et ça, c'est au moins aussi dur ! C'est comme si on nous mettait des menottes ! (rires)
Alors bien sûr, la Covid n'est pas vraiment quelque chose de positif pour le film, mais cela ne l'est pour personne. Et pour rien.