Alberto Testone : "jouer Michel-Ange a changé ma vie de tant de manières..."

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Le film russo-italien d'Andreï Kontchalovsky, précédé d'une rumeur plus que flatteuse, est présenté en avant-première au festival Arte Mare, à Bastia. Nous avons demandé à son acteur principal, Alberto Testone, comme on peut interpréter un tel mythe. 

Alberto Testone, invité de la 38ème édition d'Arte Mare, est à Bastia pour présenter au public insulaire Michel-Ange, Il Peccato en italien. 

La fresque est signée par le réalisateur russe Andreï Kontchalovsky, récompensé à Cannes et à la Mostra de Venise à d'innombrables reprises.Et son accueil dans les autres festivals que Michel-Ange a visités avant d'arriver en Corse en dit long sur l'attente que le film suscite, en Italie et ailleurs. 

L'acteur italien, qui n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il a déjà interprété Pasolini, un autre mythe transalpin, en 2012, nous en dit plus sur le challenge qu'a représenté le film pour lui. 

  • Comment réagit-on lorsqu'on vous propose d'incarner un monument tel que Michel-Ange ?
D'abord, j'ai ressenti une grande émotion, et une vraie joie. Et puis presqu'immédiatement l'ampleur de la tâche m'a sautée aux yeux. Et j'ai commencé à m'inquiéter. Mais je n'ai pas vraiment eu le temps de cogiter.

Entre le moment où Andreï Konchalovsky m'a proposé le rôle, et les premiers essais, dans les carrière de Carrare, il s'est écoulé à peine un mois !
  • Vous n'avez pas hésité ?
Hésité ? C'est impossible de refuser une opportunité aussi énorme. Et je ne le regrette pas une minute. Ce rôle a changé ma vie de tant de manières... Cela n'a pas été qu'un basculement professionnel. Ca l'a aussi été dans ma vie personnelle. 

L'ampleur de la tâche m'a vite sauté aux yeux.

  • De quel point de vue ?
Il y a une chose que je retiens du parcours de Michelangelo, et de ce film. C'est la constance, la volonté farouche qui animaient cet artiste. De ce point de vue, il est l'icône la plus importante que je connaisse. Nourrir sa passion, et être fidèle à ce que pour quoi on est né. 
  • Comment vous êtes-vous approprié le rôle de Michel-Ange ?
Je me suis aidé des innombrables études universitaires qui ont été faites sur lui, et croyez-moi, ça représente une sacrée pile de livres ! Et puis j'ai voulu aborder la figure de Michelangelo comme un être humain, avant de le voir comme un artiste.

C'est qui transparaît dans tout le matériel qui existe sur sa vie. Dans les relations entre Michelangelo et les employés des carrières, par exemple, on voit toute son humanité. 

Michelangelo, sono Io !

On attendait de moi que je joue un Michel-Ange différent des précédents. Alors à force de travail, je l'ai fait mien. Michelangelo, sono Io !
 
  • Ce n'est pas un biopic classique, où l'on suit un parcours de personne célèbre de son enfance à sa mort...
Pas du tout, et c'était le choix d'Andreï Kontchalovsky. Se consacrer sur une période charnière de sa vie. Il a travaillé pendant des années, s'est totalement imprégné de Michelangelo. 

Principalement à travers les sonnets que le Toscan a écrits. Moi aussi, il fallait que je m'en imprègne. 
  • Konchalovsky vous a aidé ?
Notre manière de communiquer, de travailler ensemble, était formidable. Un jour il m'appelle et me dit : "Alberto, raconte moi trois rêves que Michelangelo aurait pu faire ?"

J'étais un peu destabilisé. Je lui réponds "maestro, je peux, au mieux, en imaginer un...". Et peu à peu, alors que je cernais mieux mon personnage, j'ai eu des idées. 

Je suis allé voir Andreï et je lui ai donné trois rêves. Ensuite, je lui ai demandé si je m'en étais approché, de Michelangelo.

Il m'a regardé en souriant, et m'a répondu : "un petit peu !"
  • Le film est sorti en Italie, et il sera sur les écrans français le 21 octobre prochain. Dans une période peu propice au cinéma... Ce doit être frustrant.
Bien sûr, que ça l'est. C'est un autre type de peur, au moment de la sortie. Mais il faut relativiser.

En Italie, l'épidémie nous oblige à vivre sans se saluer, se serrer la main, se toucher... Et ça, c'est au moins aussi dur ! C'est comme si on nous mettait des menottes ! (rires) 

Alors bien sûr, la Covid n'est pas vraiment quelque chose de positif pour le film, mais cela ne l'est pour personne. Et pour rien.
 
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