Bastia : neuf salariés de l’hôpital ont entamé une grève de la faim

50 millions de déficit cumulé, les finances de l'hôpital de Bastia sont exsangues. Le personnel, soutenu par la CGT, réclame le déblocage en urgence de 14 millions d'euros pour payer les fournisseurs et conserver les contractuels.

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Ce mardi, ces neuf salariés ont décidé de commencer une grève de la faim. « C’est une action désespérée, qui peut paraître très démesurée et je préciserais dangereuse.

Ce n’est pas du cinéma ce que l’on est en train de faire. Mais c’est au regard de notre situation qui est totalement bloquée
», indique Josette Risterucci, gréviste de la faim, secrétaire CGT Santé.

La semaine dernière, lors du conseil de surveillance de l'hôpital, les salariés ont appris que le déficit cumulé de l'établissement s'élevait à 50 millions d'euros. Dont 29 millions de dettes aux fournisseurs selon la CGT. Sans matériel, impossible de gérer les crises. « On a connu Furiani 3 000 blessés, on a fait face. Demain, 3 000 blessés on ne peut pas faire face », estime Viviane Albertelli, gréviste de la faim, déléguée CGT CH Bastia.

Intervenants : Josette Risterucci Gréviste de la faim, secrétaire CGT Santé ; Viviane Albertelli Gréviste de la faim, déléguée CGT CH Bastia. Reportage : GRAZIANI Maia ; LAPERA Stéphane ; ANTOMARCHI Jacques.


« Il faut qu’on apporte nos propres traitements »

Du côté des patients aussi, on déplore le manque de matériel. « Lorsque je suis arrivée en chambre ce matin, il m’a fallu acheter ma propre bouteille d’eau. Sur le continent, les médicaments, le traitement habituel est pris en charge par l’hôpital. Ici il faut qu’on apporte nos propres traitements », illustre l’une d’eux.

Les grévistes de la faim exigent l'ouverture immédiate de négociations avec le ministère de la Santé. Et réclament le déblocage de 15 millions d'euros pour faire face aux besoins de trésorerie. Le directeur de l'hôpital, lui, a passé la journée à Paris. Il espère y obtenir le paiement des six millions d'euros promis par l'état pour l'année en cours.

La direction qui pointe également l'absentéisme comme l'une des causes du déficit, quand les syndicats, eux, demandent la titularisation des contractuels.


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