Mercredi 17 juin, aux environs de 21 heures, la police municipale a mis en fuite une ou plusieurs personnes qui s'étaient introduites dans les bureaux de la mairie. Le maire a déposé plainte pour tentative de vol, intrusion, violation de propriété et tentative d'effraction.
Décidément, dans le milieu de la politique bastiaise, ces jours-ci, on n'a guère le temps de s'ennuyer.
Alors que la campagne du deuxième tour des municipales bat son plein, et ne fait pas dans le détail, à grands coups de règlements de comptes, d'invectives et d'affaires plus ou moins louches, voilà désormais que la mairie de Bastia est cambriolée.
Une affaire peu banale
Au lendemain de l'intrusion dans le bâtiment du rond-point Noguès, on commence à en savoir un peu plus sur le déroulé des événements, même si tout repose encore sur de simples suppositions...
Il est un peu plus de 21 heures quand la concierge de la mairie entend des bruits suspects, qu'elle peine à situer, mais qui, de toute évidence, se trouvent à l'intérieur.
Elle prévient l'équipe de nuit de la police municipale, qui s'empresse de passer les cinq étages au peigne fin.
Arrivés au quatrième, les policiers entendent claquer la porte de secours, qui mène à l'extérieur. De quoi supposer raisonnablement que le ou les auteurs des bruits nocturnes viennent de prendre la fuite.
Pas d'effraction
Il est un peu plus de 22 heures quand les personnels de la mairie, les élus et le cabinet du maire arrivent sur place.
Ils examinent les bureaux où ils exercent, et s'aperçoivent que certains sont allumés, et ont été visités. Aux premier et deuxième étages, mais surtout au quatrième, où se trouve le bureau du maire et son cabinet.
De toute évidence, ce n'était pas un simple cambriolage. Rien, parmi le matériel, les ordinateurs portables et autres équipements, n'a été dérobé.
Toute l'attention de l'équipe municipale se porte sur autre chose :
"Depuis hier soir, les services tentent de découvrir quels dossiers pourraient être manquants, ou déplacés" nous confie Jérôme Terrier, le directeur général des services de la mairie de Bastia.
Comment le ou les intrus sont sortis, les enquêteurs en ont une idée.
Comment et par où ils sont rentrés, c'est une autre histoire.
Il n'y a pas eu d'effraction, et les badges nominaux n'ont pas été utilisés,pas non plus subtilisés à leur propriétaire.
Aucun ne manquait ce matin.
L'une des hypothèses envisagées, c'est que les visiteurs se soient laissé enfermer à l'intérieur au cours de la journée, et qu'ils aient ensuite pris leur mal en patience jusqu'à la tombée de la nuit...
Une intrusion, mais dans quel but ?
Comment est-on entré à la mairie, à la nuit tombée, sans effraction, c'est l'une des questions auxquelles devront répondre les enquêteurs.
L'autre, au cœur des discussions, c'est celle des motivations...
Ce matin, à Bastia, les rues bruissent de suppositions.
On pourrait supposer que cette intrusion avait pour but de dérober des papiers compromettants...
Mais compromettants pour qui ?
Et pour en faire quoi ?
La procureure de la République, Caroline Tharot, jointe par nos soins, confirme que même sans effraction, une intrusion de ce genre justifie l'ouverture d'une enquête de flagrance. Le maire a déposé plainte pour tentative de vol, intrusion, violation de propriété et tentative d'effraction.