Ci era una volta u teatru di Bastia : "Les artistes insulaires avaient envie de rendre au théâtre une partie de ce qu'il leur a donné pendant des années"

Ci era una volta u teatru di Bastia, c'est le nom du spectacle créé spécialement pour saluer la fermeture du théâtre, pour travaux, samedi 14 octobre. Un spectacle pluridisciplinaire auquel prennent part une cinquantaine d'artistes, pensé par Frédérique Balbinot, sa directrice.

Comment est née l'idée de cette soirée événementielle ?
On avait pensé, dans un premier temps, à programmer un gros spectacle, prestigieux, comme dernier spectacle du théâtre, avant la fermeture. Mais moi, j'avais toujours eu dans l'idée de proposer une création à nous, qui rendrait hommage à tout ce qui s'y était passé durant des décennies, avec des artistes corses, bastiais pour la plupart...

Finalement, c'est cette option qui a été retenue
Oui, et je travaille dessus depuis le mois de juin. J'avais envie de réunir toutes les composantes du spectacle vivant, et de raconter une histoire. C'est pour cela que ça s'appelle Ci era une volta u teatru di Bastia. Et je dis bien une histoire, parce que l'Histoire du théâtre, impossible de la raconter en deux heures de spectacle !

C'est vous qui l'avez écrit ?
Oui, et je ne dors pas depuis des semaines (rires). J'ai prévenu tout le monde, début août, et depuis le 4 septembre, je fais ça en plus de mon boulot de directrice du théâtre. C'est un gros travail, mais j'ai pu m'appuyer sur des professionnels qui m'ont beaucoup apporté. Charlotte Arrighi de Casanova m'a amené plein d'idées, Paul Cesari a réarrangé toutes les chansons, et la partie projections est assurée par Armand Luciani.

Ça va ressembler à quoi ?
J'ai voulu qu'on propose un spectacle pluridisciplinaire, intergénérationnel, et populaire. Ça bouge tout le temps, ça rentre, ça sort, une lecture succède à une chanson, avant un numéro de danse contemporaine... Le spectacle a été en adaptation constante jusqu'à la dernière semaine.

Le spectacle est découpé en trois grandes parties
Avec trois maîtres de cérémonie. Le premier, c'est Eric Fraticelli, la deuxième c'est Patrizia Gattaceca, et la troisième, Doria Ousset.
La première partie sera plus axée sur Bastia, avec des chansons telles que A falata di Ficaghjola, ou encore U campanile di San Ghjuva, mais également des chansons napolitaines, du bel Canto, des Paghjelle, tout ce que la Corse et le théâtre ont porté comme voix et types d'expression vocale, avec du théâtre au milieu, des lectures...
La deuxième sera largement consacrée à la Corse comme carrefour d'influences artistiques mondiales en matière musicale, et la troisième sera dédiée à la jeunesse, à la culture émergente, avec de jeunes comédiens, de la musique électro, de la danse contemporaine...

Combien d'artistes seront présents ?
Une cinquantaine, mais si on tient compte que les Macchjaghjoli sont une vingtaine, ça ne fait qu'une trentaine de noms (rires). Ils ont tous dit oui, il manque du monde, bien sûr, mais c'est souvent en raison d'une incompatibilité de planning. Et c'est bénévole. On a senti que les artistes avaient envie de rendre au théâtre une partie de ce qu'il leur a donné pendant des années. Pido, qui est en promotion de son dernier film, Inestimable, et a déjà la tête à son prochain, a été ravi, s'est débrouillé pour être là. Avec Tzek, ils ont rempli dix fois d'affilée le théâtre, ça représente 8.000 spectateurs !

Le spectacle va durer longtemps, avec tout ce monde, non ?
Tout est écrit, minuté. On devrait rester sous les deux heures.

Les célébrations ne se cantonnent pas à la scène du théâtre...
Non, on ne voulait pas offrir que le spectacle aux Bastiaises et aux Bastiais. On voulait qu'ils prennent possession de tout le lieu, et même des alentours. Le haut de la rue César Campinchi sera piétonnisé, des spectacles se dérouleront dès 18 heures sur le chemin du théâtre, et devant le bâtiment. Le péristyle sera aménagé pour que tout le monde puisse boire un verre et échanger ses souvenirs, et après le spectacle, un DJ animera la fin de soirée.

On a l'impression que vous avez pris beaucoup de plaisir à endosser le costume de créatrice. On se trompe ? 
J'adore faire ça, c'est vrai.

Il y aura une suite ?
J'ai un roman en cours, et je mets en scène une pièce l'année prochaine. On verra bien !

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