Les soldes d'hiver pourraient arriver en avance cette année. Sur le continent, de nombreux commerçants réclament que la date des soldes soit avancée d'une semaine pour compenser l'effet « gilets jaunes ». En Corse, en revanche, les professionnels sont loin d'être convaincus par la mesure.
Dans le centre-ville de Bastia, les commerçants l'admettent sans peine : la saison de Noël a été plutôt satisfaisante. Si les gilets jaunes ont manifesté ici comme ailleurs, leur présence n'a pas eu d'impact direct sur le chiffre d'affaires.
Dans une boutique de parfums, on reconnaît tout de même que les affaires ont mis du temps à démarrer. « Au niveau de l'ambiance générale, on avait les gens un peu moins enthousiastes pour faire leurs courses de Noël. La saison a commencé très tard. Depuis début décembre, nos boutiques étaient ouvertes toute la journée, tous les jours, même les dimanches. Mais les gens n’étaient pas là, on a eu des dimanches où on avait personne, des week-ends où ça a été très dur », explique Marie Moracchini, commerçante.
Peu adapté au contexte économique
Un moindre mal, comparé à la métropole. Car à cause des gilets jaunes, les commerces indépendants ont perdu en moyenne 25 % de chiffres d'affaires.
Pour dynamiser le début d'année, une solution a été proposée : avancer les soldes d'hiver d'une semaine. Une fausse bonne idée, pour les commerçants bastiais. « On doit arriver à la saison. Le client doit avoir besoin, par exemple en hiver d’acheter des pièces d’hiver et le peu qui reste, à ce moment-là, on le solde et on le brade. Là je pense que c’est trop tôt », estime Santa Migheli, trésorière de l’Union des commerçants bastiais.
Trop tôt et peu adapté au contexte. Selon une professeure d’économie, le commerce corse est confronté à plusieurs handicaps. « On est une des régions les plus pauvres de France. Il ne faut pas l’oublier. Consommer quand on a peu de revenus, c’est dès le départ un problème. Ensuite il ne faut pas oublier que les commerçants sont concurrencé par la vente par internet, des promotions ponctuelles ou des ventes privées », souligne Sandrine Milluy.
Pour l’heure, rien n’est acté. Avancer les soldes d’une semaine dépend du ministère de l’Économie et sa décision devra faire l’objet d’un décret.