Les uns, les accros à l'endorphine, rongent leur frein. Les autres redoutent l'empâtement, sur leur canapé, et culpabilisent. Alors toutes et tous profitent de l'heure quotidienne autorisée par le confinement pour se dépenser. Nous sommes allés à leur rencontre. 

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L'attestation est pliée dans la poche avant du coupe-vent, rangée avec le permis de conduire, qui prend moins de place.
Le téléphone, elle le garde à la main. 
Pour chronométrer, à la seconde près, sa course en fractionnés jusqu'au Vieux Port. 

Les applaudissements de 20 heures se sont déjà tu depuis un bon quart d'heure quand Delphine se met en route, avenue Emile Sari.
"Je sors à la nuit tombée, quand il y a moins de monde dans les rues". 

Faire ses pompes en plein centre-ville

Elle avoue que jamais, elle n'aurait imaginé faire ses exercices de gainage et ses pompes en pleine ville, là où, habituellement, elle se promène avec ses amies avant d'aller prendre l'apéro sur le marché de Bastia. 

"C'est vrai que c'est bizarre, de faire du sport dans ces endroits-là. Y a comme un truc qui va pas, quand je cours au milieu de la place Saint-Nicolas. Mais bon, c'est le centre-ville, et en même temps, c'est plus trop le centre-ville, depuis le coronavirus."
 

Ce n'est pas uniquement par gêne qu'elle attend l'obscurité. 
"Je préfère quand il y a moins de monde, c'est vrai, mais ce n'est pas pour être à l'abri des regards. C'est parce que ça me stresse, et ça me déconcentre. J'arrête pas de me dire qu'il y a trop de gens, sur le Quai des martyrs, sur la place St Nicolas... Et chaque jour qui passait, il y en avait plus, j'avais l'impression. Ca m'énervait tellement ! Alors maintenant, j'y vais quand il fait nuit."
 

Ne pas perdre les bonnes habitudes

A l'Arinella, où pourtant, les joggers se retrouvent traditionnellement, c'est plus calme. 
A l'image de Delphine, le fait de devoir faire du sport dans un rayon d'un kilomètre a incité la plupart des sportifs à rester près de chez eux.

Mais certains ne s'embarrassent pas de ce genre de précautions.  
Didier n'a strictement rien changé à ses habitudes. 
Deux jours de jogging, un jour de pause, à l'Arinella.
A 18h30. 
Il est en chômage partiel mais l'horaire reste le même. 

"C'est important, faut rien chambouler, le corps prend de bonnes habitudes, comme ça"... confie le trentenaire. 
 

Il a déjà été verbalisé une fois, après que des policiers aient contrôlé l'adresse sur sa carte d'identité. 
Depuis, il l'a troquée contre son vieux permis, où son ancien domicile est toujours indiqué. 

"Il est à un peu plus d'1 kilomètre d'ici, mais les CRS, c'est pas des taxis, hein ! Ils connaissent pas toutes les rues de Bastia. Alors ils regardent l'adresse, ils me demandent où c'est, je leur dis que c'est par là, et la plupart du temps ça marche !", s'amuse Didier avant de mettre son casque sur les oreilles et d'entamer ses 50 minutes de course autour de la base nautique. 

Les CRS c'est pas des taxis, hein ! - Didier

Didier court depuis plus de dix ans, et sa routine est bien huilée. 
Mais d'autres, depuis le début de l'épidémie, ne savent trop que faire pour lutter contre le manque d'activité physique, l'enfermement, et les clins d'oeil répétés du frigo à quelques semaines de l'été. 

Les cours et les conseils se multiplient sur le web, mais ce n'est pas pareil qu'avoir un vrai cadre, et un prof, pour se motiver et quitter le canapé. 

Seulement voilà, les salles de sport sont fermées, et les profs au chômage technique. 
 
 

Pour certains un plaisir, pour d'autres une vraie question de santé

Mais les nouvelles technologies, là aussi, fournissent des solutions.

Romain Viale est coach sportif. 
Il a ouvert un l'été dernier, à Furiani, un cabinet où il suit, de manière indivualisée, les sportives et les sportifs de tous niveaux. 

Depuis le confinement, le cabinet est fermé. 
Mais il continue d'encadrer ses élèves.

"Je leur envoie des sms, on fait le point sur ce qu'ils peuvent faire, ne pas faire, leur motivation, et je m'adapte. Je leur propose un programme sur une application, qu'ils peuvent suivre chez eux ou dehors, sans besoin d'aucune machine.
C'est important, d'autant que je m'occupe de pas mal de personnes qui ont des problèmes de santé, d'obésité, de diabète, et l'interruption totale de toute activité physique, ça peut avoir des conséquences embêtantes. Alors j'essaie de garder le contact, pour éviter qu'ils renoncent". 

 


Dans la vallée du Fango, sur le Quai des martyrs, sur la route du Cap, entre Ville di Petrabugno et San Martino, à l'Arinella ou la Marana, les sportifs ne manquent pas, depuis quelques semaines.

Rares sont ceux qui portent des gants, et encore plus un masque, pas vraiment pratique pendant un effort physique, mais tous assurent qu'ils respectent les consignes, et sont prudents. 
Et ils promettent qu'ils ne sont pas là juste parce qu'ils avaient besoin d'une excuse pour partir de la maison.

Ils l'assurent, même le confinement levé, ils continueront à faire du sport. 
Mais peut-être pas au milieu de la place St-Nicolas...
 
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