L'émotion est très vive ce jeudi 31 janvier à Montesoro au lendemain d’une fusillade qui a fait deux morts et cinq blessés.Une cellule psychologique a été mise en place pour accompagner les proches des victimes et les habitants de ce quartier de Bastia.
À Bastia, au lendemain de la fusillade qui a fait deux morts et cinq blessés, ils ont ressenti le besoin de se rassembler. Les habitants du quartier du Montesoro ont voulu rendre hommage aux victimes parmi lesquelles Auguste Braconi, 55 ans, tué au pied de l’immeuble où il était le concierge.
Ces voisins déplorent la perte d’un homme bien. « Je le connaissais depuis petit. Il était très apprécié, dans le quartier tout le monde l’aimait », livre, au bord des larmes un habitant. « Je le voyais tous les matins, midis, soirs, on discutait. Quand j’ai su en fin d’après-midi, je savais qu’il y avait une victime, que c’était lui… », continue un autre.
La victime était employé à l’office public de l’habitat de Haute-Corse, l’établissement est fermé jusqu’à demain en signe de deuil. Mercredi soir, sa présidente, Fabienne Giovannini, a fait le voyage depuis Ajaccio dès qu’elle a appris la mauvaise nouvelle. « C’est profondément injuste. On ne devrait pas mourir quand on va travailler. On essaye de faire face à cette épreuve aux côtés de la famille, des siens, de nos agents qui sont profondément choqués, notamment celui qui accompagnait notre agent », explique-t-elle.
« C’est la première fois qu’on voit ça »
Dans ce quartier, où tout le monde se connaît, la nuit a été longue pour les riverains qui ont suivi les opérations de police dans l’attente du dénouement. « J’étais mal quand j’ai appris qu’il y avait des blessés, qu’il y avait des morts. Je n’ai jamais vu dans Lupinu un truc pareil. C’est la première fois qu’on voit ça », déplore une habitante.
Une cellule d’écoute a été mise en place pour traiter les blessures psychologiques. « Ce sont un peu des techniques de médecine de guerre. C’est des gens qui sont tellement impactés psychologiquement qu’ils peuvent développer par la suite des conduites addictives ou des états dépressifs pour même aboutir au suicide », indique Eva Scartabelli, psychologue.
Il faudra du temps pour que ce quartier populaire retrouve sa quiétude.