Passage à tabac d'une collégienne filmé et diffusé sur les réseaux sociaux : 5 adolescentes condamnées par la justice

Le 28 mars 2024, une élève était rouée de coups par une seconde, sous le regard de cinq autres adolescentes. La scène s'était déroulée au collège Jouffroy d'Abbans de Sochaux, près de Montbéliard dans le Doubs, et avait été filmée. L'affaire avait fait grand bruit alors que les images avaient été diffusées sur les réseaux sociaux.

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L'agression s'était produite dans un vestiaire de sport. La victime, âgée de 14 ans, n'avait pas souhaité en parler à sa famille. Son père avait finalement appris qu'une vidéo montrant sa fille se faisant frapper circulait entre les élèves sur les réseaux sociaux. Il l'avait alors accompagnée pour porter plainte. Les élèves soupçonnées par la justice avaient été interpellées au sein de l'établissement scolaire quelques jours après l'agression et placées en garde à vue (relire notre article).

"Il fallait frapper fort. Il y a un message à faire passer aux jeunes, qu'ils prennent conscience de la gravité des faits", avait alors déclaré Paul-Edouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard. En juillet dernier, les collégiennes ont comparu à huis clos devant un juge des enfants. L'autrice présumée était poursuivie pour des faits de violences aggravées dans un établissement scolaire sur une mineure de moins de 15 ans. 

Les peines prononcées contre les adolescentes

Ce 29 janvier 2025, la décision du tribunal a été rendue publique. Après une longue audience, la principale ado impliquée dans cette agression a été condamnée à une mesure éducative, déjà en place depuis l'audience de l'été dernier. Elle devra aussi faire un stage de citoyenneté. Elle fait l'objet d'une mesure d'assistance éducative en milieu ouvert 

Trois autres collégiennes sont condamnées pour non-assistance à personne en péril avec mesure éducative prononcée également.  L'une d'entre elle se voit notifier un "avertissement judiciaire" qui restera dans son casier même après sa majorité. 

Une cinquième jeune fille est condamnée pour complicité de violence, c'est elle qui avait filmé la scène. Elle écope d'une mesure éducative aussi et d'un avertissement judiciaire également.

Une sixième jeune fille impliquée dans la scène avait été relaxée, elle était intervenue.

La famille de la victime recevra 1€ de dommages et intérêts comme elle le demandait. "Cela montre bien que la famille n'était pas dans une démarche de revanche", a commenté le procureur de la République de Montbéliard, Paul-Edouard Lallois. 

 "L'audience était très positive, toutes les jeunes filles ont bien évolué, les mesures misent en place à l'été ont porté leurs fruits", estime le procureur de la République de Montbéliard pour qui "les jeunes filles ont pris conscience de la gravité de leurs actes". 

Les dangers du "happy slapping"

Le happy slapping, aussi appelé vidéolynchage ou vidéoagression, est le fait de filmer et diffuser sur la toile une agression. Cette pratique a émergé, notamment chez les jeunes, depuis une dizaine d'années.

Emmanuelle Piquet, psychopraticienne et fondatrice du centre de consultations et de formations dédié aux souffrances scolaires Chagrin scolaire, décrit pour nos confrères du Monde.fr le « happy slapping » comme « une façon d’amplifier la cruauté du harcèlement pour qu’il devienne viral et rendre ainsi la personne visée encore plus vulnérable »Pour les adultes, le fait de diffuser l'enregistrement de telles images peut être puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

► Vous êtes victimes de cyberviolences ? Vous pouvez contacter le 3018, numéro gratuit pour les jeunes victimes de harcèlement et de violences numériques.

Avec Hugo Flotat-Talon, France 3 Montbéliard 

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