" Il faut frapper fort, marquer les esprits" : à Sochaux, le parquet fait interpeller plusieurs collégiennes dans leur établissement après l'agression d'une élève de troisième

Avant un cours d'EPS, une collégienne a roué de coups une autre élève. Le passage à tabac est alors filmé, cinq adolescentes sont présentes, et aucune n'intervient. Toutes les six ont été interpellées, placées en garde à vue et seront convoquées devant le tribunal pour enfants début juillet.

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Une jeune fille de 15 ans a été déférée ce vendredi 3 mai devant un juge des enfants à Montbéliard. Elle est soupçonnée d'avoir roué de coups de pied une élève de troisième de son collège Jouffroy d'Abbans de Sochaux. Elle est sous contrôle judiciaire et a été placée dans un foyer de la protection de l'enfance en attendant sa comparution devant le tribunal pour enfants en juillet. Elle devra répondre des faits de violences aggravées dans un établissement scolaire sur une mineure de moins de 15 ans. 

A la barre, elle ne sera pas toute seule. Cinq autre collégiennes sont poursuivies, quatre ont filmé la scène, la cinquième est intervenue pour stopper l'agression mais en félicitant sa camarade. 

Les élèves ont été interpellées au sein de l'établissement scolaire, lundi pour les complices présumées et jeudi pour l'auteure présumée des violences. 

Il fallait frapper fort, il y a un message à faire passer aux jeunes, qu'ils prennent conscience de la gravité des faits

Paul-Edouard Lallois. Procureur de la République de Montbéliard

Un choix délébéré et assumé pleinement par le procureur de la République de Montbéliard, tout comme le placement en garde à vue des jeunes filles, malgré des casiers judiciaires vierges. 

Les faits remontent au 28 mars dernier, avant un cours d'EPS, dans les vestiaires, une élève de troisième est agressée par une autre collégienne. Tout commence avec des injures, et cela finit avec une victime à terre, rouée de coups de pied. A ce moment, aucun adulte n'est là, mais cinq adolescentes sont présentes,  quatre filment la scène sur leur téléphone portable. Les vidéos vont ensuite circuler dans l'établissement entre élèves. 

C'est le père de la victime, informé de l'existence de la vidéo qui va porter plainte avec sa fille le samedi 30 mars. 

Le travail des enquêteurs est facilité par la vidéo qui leur permet d'identifier toutes les protagonistes. Des jeunes filles peu conscientes de la gravité des faits, qui ne pensaient pas être incriminées. Mais Paul-Edouard Lallois veut que les jeunes comprennent que filmer un acte de violence est condamnable, cela s'appelle le "happy slapping", une nouvelle infraction. Les personnes majeures risquent 5 ans de prison pour un tel acte. 

Du côté de l'Education Nationale, après de tels faits, on assure mettre en place un accompagnement pour la victime et travailler avec les parents. 

L'auteure présumée de l'agression a été exclue définitivement de l'établissement tout comme deux de ses camarades. Les trois dernières collégiennes incriminées seront convoquées dans les prochains jours devant un conseil de discipline, précise le Rectorat. 

Cette agression n'est pas sans rappeler les drames récents impliquant des mineurs, victimes et auteurs. Le Premier ministre Gabriel Attal a d'ailleurs indiqué sa volonté d'organiser un Grenelle des violences des mineurs. il a appelé à un regain d'autorité. Le procureur de la République de Montbéliard admet volontiers être dans cette ligne d'un durcissement de la réponse pénale pour tenter d'endiguer ces violences chez les jeunes 

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