Ce jeudi 19 septembre, le rapporteur public du tribunal administratif de Bastia a validé le projet de centre de traitement de Ghjuncaghju, dans la vallée du Tavignano, porté par la société Oriente Environnement. Mais les riverains, opposés au projet, restent déterminés.
Le rapporteur du tribunal administratif de Bastia a fait un pas dans le sens d’Oriente Environnement, ce jeudi 19 septembre, après cinq ans de procédure.
Le CET de Ghjuncaghju devant le TA. Le rapporteur public recommande l'annulation de l'arrêté du préfet de 2016 qui refusait à l'association Oriente Environnement l'exploitation d'un centre de stockage des déchets non dangereux.
— France 3 Corse (@FTViaStella) September 19, 2019
Le délibéré est attendu. pic.twitter.com/niYgocWhD7
Pour ce dernier, le projet de centre de gestion des déchets de Ghjuncaghju peut voir le jour. « Mes clients ont toujours souhaité mettre ce qu’il fallait pour que leur demande soit incontestable en termes d’études, de vérifications géotechnologiques, hydrogéologiques », indique Me Christophe Vinolo, avocat d'Oriente Environnement.
Le rapporteur a demandé l’annulation de l’arrêté préfectoral, pris en 2015, interdisant l’installation du centre de gestion des déchets près d’Aleria. Pour le représentant de l’État, la décision préfectorale était insuffisamment motivée.
Selon les études, le projet est réalisable tant sur le plan technique, qu’environnemental. Une analyse que ne partage pas l’avocat du collectif Tavignanu Vivu. « On n’a aucune garantie sur la stabilité du site en matière géotechnique, donc sur un risque d’écroulement ou d’affaissement du centre de stockage. Donc différents casiers qui pourraient s’écrouler dans le Tavignanu à terme plus ou moins long », soutient Me Pol-Emmanuel Grenet, avocat du collectif Tavignanu Vivu.
« C’est une catastrophe annoncée »
Un risque que ne souhaite pas prendre les membres du collectif. Ce matin, une quarantaine d’entre eux étaient présents à Bastia avec un mot d’ordre : protester contre l’installation du centre de gestion des déchets. « On souhaite défendre notre position à l’encontre du centre d’enfouissement technique qui sera fait dans un méandre du Tavignanu, sur un terrain géologiquement instable. C’est une catastrophe annoncée. C’est l’endroit le plus mal choisi que l’on peut avoir dans cette région pour créer un centre d’enfouissement technique », déplore Alexis Cortinchi, membre du collectif Tavignanu Vivu.
Une décision contre laquelle se mobilise Core in Fronte. Dans un communiqué, le mouvement « réaffirme son soutien au collectif Tavignunu Vivu ». Il précise : « Il est inconcevable d’envisager un centre d’enfouissement des déchets, dans une zone Natura 2000, qui ne manquera pas de générer une pollution et un risque sanitaire sur les ressources en eau potable. Nous sommes opposés à la politique du tout enfouissement en Corse.»
#CoreInFronte réaffirme son soutien au collectif #TavignanuVivu.
— Core in Fronte (@coreinfronte) September 19, 2019
On ne peut envisager un centre d’enfouissement des déchets dans une zone Natura 2000. Il y a un risque sanitaire sur les ressources en eau potable.
Nous sommes opposés à la politique du tout enfouissement en #Corse. pic.twitter.com/7sbhLOgASF
La décision du tribunal administratif sous quinzaine.