En France, 3,7 millions de personnes sont médicalement traitées pour le diabète. Sylvain en fait partie. En ce 14 novembre, journée mondiale consacrée à cette maladie, il témoigne de son quotidien.
Avec plus de 4 millions de personnes touchées, dont 700.000 qui l'ignorent, le diabète est la première maladie chronique de France.
Et aussi bien dans l'alimentation que dans les activités physiques de tous les jours, la maladie peut bouleverser à diverses échelles le quotidien de ceux qui en sont atteints.
Sylvain, informaticien, a été diagnostiqué d'un diabète de type 1 à l'âge de 13 ans. Dès lors "manger et boire ce que je voulais, quand je voulais, c'était fini."
"Je perdais pas mal de poids sans rien changer à ma manière de m'alimenter, et je buvais des litres d'eau. Mon oncle était diabétique de type 1 aussi, alors forcément, ça a rapidement mis la puce à l'oreille de mes parents."
Un régime alimentaire modifié
Désormais trentenaire, il a appris "à vivre avec". Même s'il se souvient encore de jours plus difficiles : "quand je rentrais de cours, comme tous les ados, je me jetais sur les paquets de gâteaux et le soda. Même si je me sentais toujours très mal après coup, c'est une routine dont j'ai eu beaucoup de mal à me débarrasser."Depuis, il a appris à adapter son régime pour réguler au mieux sa glycémie."Les confiseries, on oublie, mais on évite aussi les pommes de terre au four, qui ont un indice glycémique trop élevé, par exemple".
À l'inverse, les aliments à indice glycémique bas sont privilégiés, tels que les carottes (crues comme cuites), le riz brun, le pain intégral - mais pas la baguette blanche - ou la plupart des légumineuses.
En bref, si quelques sacrifices alimentaires sont nécessaires, "dans l'ensemble, ce n'est rien d'insurmontable", assure Sylvain.
Plus difficiles à accepter : les injections d'insuline. Lui qui a longtemps été phobique des piqûres s'est vu du jour au lendemain contraint de s'en faire tous les jours.Au lycée, j'étais surtout vu comme le type un peu bizarre que la majorité des gens préféraient éviter.
Un détail qui n'a pas franchement aidé sa côte de popularité au collège et au lycée, soupire-t-il. "J'étais obligé de me rendre dans l'infirmerie tous les jours pour me faire piquer. Entre ça et mon régime alimentaire un peu particulier, j'étais surtout vu comme le type un peu bizarre que la majorité des gens préféraient éviter."
Une maladie difficile à concilier avec la Covid-19
Aujourd'hui, Sylvain a délaissé les piqûres au profit d'une pompe à insuline. Mais il regrette toujours le manque d'empathie de certains. "C'est une maladie qui peut affecter ma concentration, surtout quand je suis en hypoglycémie. Mais comme ce n'est pas quelque chose de visible, les gens ne sont pas toujours très compréhensifs."
Et la pandémie de Covid-19 n'a rien arrangé. En cas d'infection, les personnes diabétiques ont plus de risques de développer des complications sévères.
Résultat, par mesure de sécurité, Sylvain a été placé en télétravail par son entreprise depuis sept mois maintenant. "C'est plus sûr, mais je suis le seul de mon service à ne pas être présent, même pas un jour par semaine. Obligatoirement, on se sent mis de côté."
Comme ce n'est pas quelque chose de visible, les gens ne sont pas toujours très compréhensifs.
Des diabétiques de plus en plus nombreux
Comme Sylvain, en France, ils sont un peu plus de 3,7 millions à prendre un traitement médicamenteux pour le diabète. Un nombre qui tendrait à progresser d'année en année, et auquel s'ajoute les personnes encore non-diagnostiquées. On en estime environ 700.000 sur tout le territoire.En Corse, près de 10.000 personnes seraient concernées.Pour éduquer la population insulaire sur cette maladie, et apprendre aux personnes qui en souffrent comment mieux vivre avec, l'association les Diabétiques de Corse organise, ce samedi 14 novembre, la sixième édition du "Salon du Diabète".
Une édition perturbée par la situation sanitaire : plutôt qu'à la salle des fêtes de la mairie de Borgo, le rendez-vous a été entièrement numérisé cette année, avec l'intervention de plusieurs spécialistes tout au long de la journée en direct, depuis la page Facebook de l'association.
Parmi les invités, Catherine Cortey et Laetitia Kunstmann, endocrinologues – diabétologues à Ajacci ; Bruna Versini, diététicienne et Sylvain Geray infirmier coordinateur chez Corsica Santé. Les internautes sont invités à poser des questions en direct ou par commentaires aux intervenants."Le premier Salon du Diabète réalisé dans un Salon"
— Les #Diabétiques de Corse - #AFD20 (@ADC2A2B) October 25, 2020
Dans le cadre de la Journée Mondiale du Diabète le samedi 14 novembre 2020. #JMD2020
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de 10h30 à 12h00 et de 15h30 à 17h00 ... pic.twitter.com/mA7rUbCQj2
Qu'est-ce-que le diabète ?
Le diabète est une maladie chronique. Ces symptômes peuvent cependant être régulés au moyen d'une prise en charge médicale suivie de la maladie. Il se caractérise par une hyperglycémie chronique, c'est à dire un excès de sucre dans le sang. Les personnes atteintes de diabète souffrent de trouble de l'assimilation, d'utilisation et de stockage des sucres apportés dans les aliments journalièrement consommés : leurs hormones de régulation glycémique - le taux de glucose dans le sang - ne fonctionnent pas correctement.On distingue deux principaux types de diabètes : le type 1, ou diabète insulinodépendant, qui affecte 6% des diabétiques, et le type 2, qui concerne 92% d'entre eux.
Le premier se repère tôt : à la petite enfance, à l'adolescence, et dans certains cas chez les jeunes adultes. Ces symptômes sont généralement un amaigrissement rapide, une soif intense et des urines abondantes. Le traitement premier est un apport d'insuline, soit sous forme d'injections, soit au moyen d'une pompe, le corps n'étant pas capable d'en produire.
Le second intervient généralement plus tard : il concerne en grande majorité des personnes âgés de plus de 40 ans, souvent en surpoids, et génétiquement prédisposées. Quelques cas de diabète de type 2 chez des adolescents et jeunes adultes ont cependant déjà été recensés.
Plusieurs années peuvent s'écouler avant qu'il ne soit détecté : en moyenne, on compte entre 5 à 10 ans entre l'apparition de la maladie et son diagnostic. Un régime, combiné à des médicaments oraux si nécessaires et éventuellement une prise d'insulines sont généralement prescris pour le traiter.