Mercredi 7 février, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bastia s'est prononcée en faveur de l'extradition de Marco Raduano vers l'Italie. Présenté comme un membre de la mafia transalpine, l'homme avait été interpellé il y a quelques jours en Haute-Corse.
Marco Raduano sera bientôt remis aux autorités italiennes.
Mercredi 7 février, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bastia s'est prononcée en faveur de son extradition vers l'Italie.
Interpellé la semaine dernière à Aleria puis incarcéré à Borgo, l'homme de 40 ans, présenté comme le chef d'un groupe mafieux des Pouilles, ne s'est pas opposé à la procédure prévoyant son futur transfèrement vers son pays d'origine.
"C'est assez rare (dans ce type de procédures, ndlr), il n'a pas fait de difficultés là-dessus, indique son avocat commis d'office, Maître Jean-Pierre Ribaut-Pasqualini. Il est vrai qu'il avait des conditions de détention qui faisaient qu'il avait lui-même hâte d'être remis (aux autorités italiennes, ndlr), compte tenu du fait qu'il était à l'isolement depuis vendredi dernier. Un isolement relativement pesant qui n'avait aucun lien de toute façon avec la Corse ; il avait donc toutes les raisons de vouloir être remis à son pays d'origine."
Important dispositif
Assisté d'un interprète et entouré dans le box de plusieurs policiers cagoulés et lourdement armés, Marco Raduano est apparu plutôt détendu lors des débats qui ont duré moins d'une heure.
Fait peu courant dans ce type de dossiers, la décision de la chambre de l'instruction a été rendue rapidement et à l'audience (sans être mise en délibéré), dans un palais de justice de Bastia où un important dispositif de sécurité avait été déployé. En témoigne l'hélicoptère de la Gendarmerie qui a survolé la bâtisse une partie de la matinée.
Le reportage de Maïa Graziani et Océane Da Cunha :
Présenté comme "dangereux" sur le site des personnes les plus recherchées dans l'Union européenne, Marco Raduano avait été arrêté le 1er février dernier à Aleria. Selon une source proche du dossier, son interpellation s'était déroulée "en douceur par la section de recherches de la gendarmerie de Corse".
Visé par un mandat d'arrêt européen, le quarantenaire italien était alors en fuite depuis son évasion, fin février 2023, de la prison de haute sécurité de Nuoro, en Sardaigne. Il y purgeait une peine de 24 ans d'emprisonnement pour "appartenance à une organisation mafieuse, trafic de stupéfiants, détention illégale d'armes et autres crimes", selon Europol.
Dans une autre affaire en cours, l'homme présenté comme le chef de la "Società Foggiana" - surnommée "quatrième mafia" - est également mis en cause pour deux meurtres perpétrés en 2017.
Europol précise qu'il était "à la tête" de son organisation criminelle avec le rôle de "commanditaire, organisateur et tueur sans pitié du groupe".
Sécurité oblige, la date du transfèrement en Italie de Marco Raduano n'a pas été communiquée à l'audience. Cependant, son extradition vers son pays d'origine devrait intervenir très rapidement.