Corte : mobilisation d'étudiants contre la réforme du Capes de langue Corse

Ce samedi 6 mars, de nombreux étudiants se sont rassemblés à Corte pour défendre les modalités du concours du Capes de langue corse. Dans le même temps, l'assemblée de Corse et le conseil municipal de Bastia sont montés au front pour demander l'annulation de la modification du Capes.

Syndicats étudiants, partis nationalistes, collectifs des lycéens et les jeunes de "Parlemu corsu" font front commun pour défendre la langue corse. Ce samedi 6 mars, ils se sont rassemblés devant l'Université de Corse à Corte. 

Pour eux, il faut commencer par une bonne formation des enseignants dans le cursus universitaire. "Nos revendications sont simples, il y a le Capes de Corse en langue corse, mais aussi qu'il y ait plus de postes en sortie des concours du Capes et CRPE et qu'il y ait plus de postes pour l'agrégation", explique Pasquale Pieri, professeur en langue corse à l'université de Corte. 

Autre point essentiel, la réforme du Capes avec pour conséquence un coefficient pour l'épreuve de langue corse qui passerait de 7 à 4. Pour tous, c'est un diplôme de corsophonie au rabais qui se prépare pour l'avenir. Le faible coefficient pour la langue corse au lycée est aussi critiqué. Or, l'école est devenue ces dernières années le lieu principal de transmission. 

De son côté, la rectrice, Julie Benetti affirme que le ministre de l'Éducation nationale accorde une attention particulière aux langues régionales. Quant à la réforme du Capes, elle confirme : "l'objectif est de revenir sur une répartition des coefficients équivalente à celle de l'ancien Capes sans remettre en cause la structure générale des épreuves." Dans ce cas, le coefficient de la langue corse resterait à 7. 

Motion du conseil municipal de Bastia réclamant l'annulation des modifications

Lors d'une réunion vendredi 5 mars, le conseil municipal de Bastia a voté à une large majorité une motion pour demander l'annulation de la modification du CAPES. Le conseil municipal a notamment alerté sur "un détricotage de l'enseignement de la langue corse".

Cette manœuvre fait notamment suite à une autre motion adoptée, elle aussi à l'unanimité, par l'Assemblée de Corse, fin février dernier.

Dans son communiqué, le conseil municipal de Bastia rappelle "l'utilité, à Bastia particulièrement, d'un apprentissage complet d'une langue latine, passerelle vers l'arc méditerranéen, comme outil d'échange culturel, économique et lignuistique".

Les langues régionales en question

Tous les membres du conseil municipal n'ont pas apporté leur soutien à cette motion. Pour cause : certains regrettent un discours "volontairement agressif" contre l'Etat, comme François Tatti :

Mi-février, le député de Corse-du-Sud Paul-André Colombani (PNC) avait déjà interpellé le ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, sur la réforme du CAPES.

Lors de son intervention à l'Assemblée nationale, il avait notamment dénoncé "un processus délétère pour nos langues régionales" :

La modification du CAPES prévoit en effet de faire la part belle à la langue française lors des épreuves. Les modifications, qui devraient rentrer en vigueur en 2022 sont les suivantes : 

  • pour les épreuves en langue corse, les coefficients passent de 7 à 4. Pour les épreuves en langue française, les coefficients passent de 4 à 8.
  • les temps destinés aux épreuves en langue corse passent de 8h30 à 5h, et de 3h30 à 8h35 pour les épreuves en langue française.

Pour Romain Colonna, maître de conférences en sociolinguistique et en études corses, cet arrêté relève d'une "remise en question de l'ensemble du système éducatif dédié à la langue corse".

 

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