Les jeunes militants nationalistes lèvent l'occupation du tribunal d'administration de Bastia

Pas de garanties, ni de promesses obtenues, mais une entrevue au cabinet du préfet de Haute-Corse, avec qui ils espèrent créer "un lien direct". Et l'espoir que la langue corse puisse continuer d'apparaître dans les règlements de l'assemblée de Corse et de l'Exécutif, comme ils le réclament.

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19h30. Ils sont un peu plus d'une dizaine, représentants de chacune des six organisations de jeunes nationalistes qui ont occupé les lieux toute la journée, à partir s'enfermer dans une pièce du rez-de-chaussée du tribunal d'administration de Bastia, qu'ils occupent depuis le matin. 

Le but, décider d'une communiqué de presse commun, qui mettra un terme à l'occupation. A l'extérieur patientent leurs camarades et celles et ceux qui ont répondu à l'appel au rassemblement lancé sur les réseaux sociaux en fin d'après-midi. La plupart sont jeunes, très jeunes. Et quelques-uns, plus rares, sont des figures connues du militantisme indépendantiste, bien décidées à rester en retrait. 

Pacifique

Après de longues discussions, les représentants des mouvements sortent et viennent se placer sur les escaliers de l'entrée du tribunal, toujours surmontée du drapeau corse qui est venu remplacer, quelques heures plus tôt, le drapeau tricolore, pour lire la déclaration qu'ils ont préparée.

Le communiqué est bref. 

Il met en avant la manière pacifique dont toute l'opération, qui avait pour but de dénoncer la décision de justice prise par le tribunal administratif le 9 mars dernier, a été menée. Le seul "débordement" à noter est l'explosion d'une bombe agricole en début de soirée, dans les jardins du tribunal. 

Une absence de violence qui, selon eux, leur a permis de faire entendre rapidement leur voix. En fin d'après-midi, après quelques atermoiements du côté des représentants de l'Etat, une délégation de douze personnes constituée de deux représentants de Ghjuventù in Core, A Muvra, Cunsulta di a Ghjuventù Corsa, Ghjuventù Paolina, ou encore Ghjuventù Independentista a en effet été reçue à la préfecture. 

"On a été reçus dans le salon du préfet par sa directrice de cabinet. On a exposé notre désaccord sur le fait que notre langue soit interdite à l'Assemblée. Elle va faire remonter les informations et nos doléances auprès du préfet, et même du ministre, Gérald Darmanin", expose Teo Bastiani, de Ghjuventù Independentista, et l'un des porte-paroles de l'union des six mouvements de jeunes.  

Un lien direct avec l'Etat

Le problème, c'est qu'il est difficile d'imaginer que l'Etat et la justice fassent marche arrière sur une question constitutionnelle, malgré l'insistance des militants nationalistes. L'union est consciente que les choses sont compliquées. Elle a néanmoins décidé de lever l'occupation des lieux, même si elle n'a pas obtenu de réponse claire du côté de la préfecture. 

Nous, ce qu'on veut, c'est faire entendre notre point de vue, sans filtre

Teo Bastiani, Ghjuventù Independentista

"Ce qui est important, c'est l'opportunité qui se présente à nous de créer un lien direct entre notre jeunesse et l'Etat, sans passer par nos élus". Des élus dont le soutien a été timide, voire inexistant durant la journée.

"Il n'a pas été spectaculaire, effectivement", reconnaît sans peine Teo Bastiani. "Nous, ce qu'on veut, c'est faire entendre notre point de vue, sans filtre. Le point de vue de la jeunesse, nos élus ne le comprennent pas forcément toujours. Si on créé ce lien, on pourra discuter sans intermédiaire, et au final, on pourra signifier notre accord, avec la position de nos élus, ou de l'Etat". 

On n'en est pas là... Après cette occupation pacifique, l'union ne s'interdit pas en effet d'envisager "des actions plus violentes, intellectuellement ou physiquement parlant. Si on n'obtient pas ce qu'on veut, la lutte sera toujours présente"

Du côté de l'Union Syndicale des Magistrats Administratifs, on a dénoncé sans surprise, en début de soirée, l'opération menée par les militants : "cette occupation d'un lieu de justice est totalement inacceptable dans un Etat de droit. La justice doit être rendue sereinement et tout désaccord avec une décision rendue par un tribunal doit s'exprimer par des voies de droit dédiées à cet effet". 

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