Certains médicaments manquent ou sont rares. La Corse n'échappe pas à cette pénurie nationale et la situation est de plus en plus fréquente. Quels sont les médicaments concernés ? Comment s'organisent les hôpitaux ? Éléments de réponse à Bastia.
Henri Giudicelli, pharmacien à Bastia, est frappé de plein fouet par la pénurie de médicaments. Il passe des heures à trouver des produits de substitution et des solutions. « Nous avons 30 génériques différents et on va à la pêche tous les jours. On en reçoit une boîte ou deux, alors qu’il en faudrait 30 ou 40 », explique-t-il en fouillant dans ses placards.
Selon ses dires, cette pénurie touche les corticoïdes en particulier. Des produits qui ne sont ni chers, ni rares. « Parce que dans le marché français, on ne vend pas au prix, on est dans une politique de baisse de prix. Donc ça part ailleurs », souligne-t-il.
Dans la pharmacie de l’hôpital de Bastia, un système, dit de contingentement, permet de lutter contre le problème. Mais jusqu’à un certain point. « On rencontre quelques tensions depuis plusieurs mois. On n’est pas concerné par une centaine de produits. Mais notre souci, c’est que c’est souvent des produits d’urgence », indique Flavie Guet, pharmacien en chef à l'hôpital de Bastia.
« Le monde consomme de plus en plus de médicaments »
Une pénurie qui pourrait s’explique par une industrie pharmaceutique mondialisée. « Un laboratoire ne fournit pas que la France, mais un ensemble de pays, les pays développés, mais aussi émergents où on consomme de plus en plus de médicaments. Donc, dans le monde, on consomme de plus en plus de produits pharmaceutiques. Et l’industrie ne produit pas suffisamment pour répondre à l’ensemble de la demande mondialisée », analyse Pascal Forcioli, directeur de l'hôpital de Bastia.
Pas de catastrophe sanitaire pour l’instant. Le ministère de la Santé promet de s’exprimer sur le sujet en septembre.