Le festival, créé en 1998 et emblématique de Saint-Florent, pose cette année ses valises à Bastia, place Vincenti. Une petite révolution pour cette institution des nuits estivales.
"C'est presque une première pour nous, ce Porto Latino. C'est une nouvelle aventure, pas un copié-collé des années passées", assure Tony Baldrichi, le créateur du festival qui, durant plusieurs décennies, s'est tenu dans le cadre spectaculaire de la citadelle de Saint-Florent. Et qui, désormais, se déroulera sous les imposantes murailles de celle de Bastia.
atDans les salons d'une paillote de l'Arinella, l'équipe de Porto Latino présente à la presse la programmation de sa 23e édition. Mais la majeure partie des échanges avec la presse concerne ce changement de cadre, et les nombreuses questions qu'il soulève.
Se réinventer
En préambule, Tony Baldrichi le reconnaît, ce déménagement fait suite à "quatre années chaotiques", en raison du Covid, qui a singulièrement compliqué la tâche des organisateurs, mais également de la mésentente grandissante entre Porto Latino et la municipalité de Saint-Florent, qui a amené à l'annulation de l'édition 2023...
Un tel changement, pour un événement de cette taille, est un vrai pari. Mais Henri Baldrichi, à qui son père cède cette année la place à la tête de l'association, préfère parler de "challenge".
"Quand on a décidé de quitter Saint-Florent, on tenait à choisir un endroit qui nous plaisait vraiment, et la place Vincenti s'est vite imposée. Mais bien sûr, cela impliquait de repenser les choses, de se réinventer, d'une certaine manière, sans pour autant trahir l'esprit de Porto Latino".
La mairie de Bastia a vu l'arrivée de Porto Latino d'un bon œil, et s'est vite prêtée au jeu, comme l'explique Mattea Lacave, adjointe déléguée à la culture : "on a réfléchi à la faisabilité, et une fois qu'on en a eu confirmation, on a multiplié les réunions, avec tous les services de la ville, mais également avec ceux de la CAB, afin que tout se passe pour le mieux. Tout le volet artistique, bien sûr, est le domaine de Porto Latino, mais en matière de logistique, on a vraiment voulu être partie prenante".
Tony Baldrichi le confirme : "Le site est complètement différent, en pleine ville, l'implantation est plus complexe, l'accès aux lieux également, pour le matériel et les semi-remorques. On a dû beaucoup travailler en amont, mais c'est la première fois qu'on bénéficie d'une telle assistance technique sur une édition".
10.000 personnes en quatre jours
Le festival débute le samedi 3 août avec Myra et le rappeur Josman. Puis se seront Grand Corps Malade, Papooz, Santa et Flavio Coelho, Louise Attaque et Kumbia Boruka qui prendront d'assaut la scène de Porto Latino.
La jauge avoisine les 3.500 spectateurs, et près de 10.000 personnes sont attendues sur l'ensemble des quatre soirées.
Un afflux de monde qui pose question, sur un tel site, mais là encore, Porto Latino et la municipalité se veulent rassurants : "Bastia regorge de parkings en centre-ville, la CdC a mis en place des navettes gratuites toutes les dix minutes entre le site et le parking de l'Arinella, et des navettes de la CAB desserviront le Grand Bastia. Sans oublier les trains, en début et fin de soirée, qui partiront de la gare de Furiani, pour un tarif de 3 euros l'aller-retour jusqu'au Fango, avec la possibilité de s'arrêter à la gare de Lupino, plus proche de la place Vincenti..."
Sereins quant au déroulement de cette première édition bastiaise, les organisateurs réfléchissent déjà à de possibles développements au cours des années à venir.