Plus de 2.800 logements sont concernés par une augmentation de 50 % de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires à Bastia. Votée au dernier conseil municipal, elle devrait rapporter 700.000 euros dans les caisses de la commune de Haute-Corse. Et fait un peu tousser au passage.

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C'est une hausse spectaculaire. Dont la majorité se doutait bien qu'elle ne passerait pas inaperçue au conseil municipal, vendredi 25 septembre.

L'opposition n'a pas laissé passer l'occasion de dénoncer cette mesure. 

"Surtaxer dans ces proportions est extrêmement violent. Ce n'est pas opportun dans la situation actuelle", a asséné François Tatti, d'Unione per Bastia, avant le vote. 

Pour Jean Zuccarelli, qui siège pas loin, la manœuvre est limpide : "Bastia est en faillite. On a besoin d'aller chercher de l'argent."

Et 50 % de hausse de la part communale sur la taxe d'habitation, ça fait beaucoup d'argent. 

250 euros par résidence secondaire, soit un produit fiscal de 700.000 euros pour la ville. 

700.000 euros dans les caisses

Mais Joseph Massoni, l'adjoint délégué aux finances réfute ses accusations. 

"Ce qu'on veut, c'est lutter contre la crise du logement. Le centre-ville de Bastia redevient attractif, nous avons gagné 2.400 habitants durant la dernière mandature, et voulons encourager cette tendance". 
Le problème, c'est que pour cela, il faut une offre à la hauteur. 

"Et y a un vrai déséquilibre entre l'offre et la demande. 24 % du parc immobilier de la ville, qui représente 22.300 locaux, n'est pas consacré aux habitations principales. Et pour autant, ces logements ne sont pas sur le marché".

Selon l'élu, nombre d'entre eux sont utilisés à des fins spéculatives, ou commerciales. Comme le prouve l'explosion de l'offre Airbnb à Bastia. 

"On espère que cette taxe sera dissuasive, pour libérer une partie de ces logements", explique Joseph Massoni.

Des exonérations prévues

Joseph Massoni répond ainsi à Jean-Sébastien de Casalta, d'Union per Bastia, qui s'inquiétait de ne pas savoir "le profil de la population sur lequel va peser cette majoration", ou à François Tatti, qui parle de "matraquage des Bastiais". 

"Il faut être bien clair, et ne pas laisser imaginer n'importe quoi. Ca ne touchera pas les Bastiaises et les Bastiais qui sont en résidence principale. Qu'ils soient propriétaires ou locataires"

D'autant que ces derniers, comme à travers toute la France, seront dans leur immense majorité au contraire exonérés de cette taxe en vertu de la réforme qui entre en vigueur cette année.

Cette augmentation de la taxe sur les résidences secondaires ne se fera pas sans discernement, promet la Mairie. Elle étudie la possiblité d'exonérations pour certains cas. 

Ces exonérations pourraient par exemple bénéficier aux personnes âgées, qui ne peuvent plus vivre dans leur logement principal pour des raisons de santé ou de commodité. 

"Et puis ce n'est pas non plus un événement, cette augmentation. On a fait ni plus ni moins que les autres", martèle l'adjoint délégué aux finances, agacé de ces accusations. 

Bastia n'est pas la seule à charger la facture

"Bastia fait partie des 28 agglomérations qui ont été classées en zone tendue sur le plan de l'immobilier en France. Et toutes ces communes sont autorisées à surtaxer la part communale de la taxe d'habitation"

Une surtaxe qui peut aller de 5 à 60 %. Selon Joseph Massoni, toutes les communes qui en ont le droit l'ont mise en place, et beaucoup à 60 %. 

"Ajaccio, qui fait également partie des agglomérations concernées, a augmenté pour sa part la taxe de 40 % en 2017", rappelle l'élu.

Rénover le centre-ville

Exception ou pas, c'est quand même une opération juteuse pour la municipalité. "Mais on ne va pas s'en servir pour augmenter nos salaires", balaie l'élu d'un sourire.

"Ces 700.000 euros seront investis dans l'immobilier, ils serviront à soutenir les opérations programmées dans le centre ancien, ces opérations que l'on subventionne. On va aider à réhabiliter les logements, de Saint-Joseph à la rue Napoléon, pour rendre Bastia encore plus attractive"

La mairie ne s'en cache pas, le but, c'est de dépasser le cap éminemment symbolique des 50.000 habitants, qui assoirait plus solidement son statut de deuxième ville de Corse. 

Au dernier recensement, en 2017, la ville comptait 46.400 habitants. 
 
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