Restrictions d'eau en Haute-Corse : une commune dénonce les incivilités, "les gens s'en foutent"

Coup de colère à la mairie de Murato, en Haute-Corse. La commune constate un non-respect de l’arrêté préfectoral, sur les restrictions d’eau potable, de la part des habitants. La préfecture appelle à leur responsabilité en cette période de sécheresse.

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Des incivilités, il en voit quasiment tous les jours. Claude Fori, maire de Murato, dresse un constat : l’arrêté préfectoral de Haute-Corse, sur les restrictions d’utilisation de l’eau potable, n’est pas respecté par "plusieurs habitants". Certains continuent de "prendre des douches à tout-va, à laver leurs vérandas, à nettoyer les toits. J’ai même vu quelqu’un arroser une ruelle entière", affirme l'élu.

Face à la situation, l’édile impose désormais des coupures d’eau de 23 heures à 6 heures du matin. "Il faut des actions coup-de-poing. Les gens s'en foutent. Si les recommandations ne sont pas respectées, d’autres coupures pourront se produire aussi en journée".

Le village, qui compte 600 habitants, double en plus sa population l’été. "Il y a encore de la ressource, mais avec l’affluence, il faut être responsable. Je peux tenir encore une quinzaine de jours si tout le monde respecte les règles", prévient Claude Fori.

Un avertissement a même été publié sur les réseaux sociaux :

Son village fait partie des 137 communes de Haute-Corse, placées en alerte sécheresse depuis le 10 juin 2024.

Claude Fori invite à se renseigner sur les mesures à prendre :

De son côté, la mairie de Patrimonio, qui impose aussi des coupures, assure "que ce n’est pas pareil partout. Il y a relativement une prise de conscience, en tout cas chez nous. Les gens sont assez sérieux, nous avons de la chance à ce niveau".

Les services de l’Etat toujours attentifs

Claude Fori précise que "les contrevenants encourent une peine d’amende prévue par des contraventions pénales d’un montant de 1 500 € ou 3 000 € en cas de récidive".

Des incivilités, surveillées de près par la gendarmerie. Plus de 700 contrôles ont été réalisés depuis la mise en place de l’arrêté, le 10 juin 2024.

Certaines procédures judiciaires ont été engagées :

"Il y a la nécessité pour tous les utilisateurs de poursuivre leurs efforts de sobriété dans les usages de l’eau et de faire preuve de civisme en procédant à un usage économe de l’eau dans leurs activités", ajoute la préfecture.

Le 25 juillet dernier, un comité de ressources en eau s’est d’ailleurs réuni autour du préfet Michel Prosic. Objectif : maintenir les alertes sécheresses des communes concernées.

Les nappes phréatiques restent dans une situation de fragilité.

Préfecture de la Haute-Corse

D’après les services de l’Etat, les prévisions des trois prochains mois annoncent un scénario plutôt sec et chaud. "Les fortes chaleurs ne permettent pas de corriger complètement une situation de sécheresse sévère des sols. Les nappes phréatiques restent dans une situation de fragilité".

"Le débit moyen des cours d’eau est toujours en baisse par rapport au mois de mai 2024 sur l’ensemble du département".

Une situation alarmante qui oblige certains maires à mettre la pression sur les habitants.

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