Le stade de Furiani, Armand-Cesari, célèbre ses 90 ans. Depuis sa création en 1932, l'enceinte a contribué à l'histoire du Sporting Club de Bastia. Retour sur son évolution.
Lors de cette 12ème journée de Ligue 2, le SC Bastia accueil ce lundi soir les Girondins de Bordeaux. Pour l'occasion, le club a préparé divers divertissements : débats, conférences, installation d'une fan-zone...
Avant le coup d’envoi de la rencontre à 20h45, un tifo géant créé par les supporters et les Socios sera déployé afin de célébrer le 90ème anniversaire de la création du stade Armand-Cesari.
Lors de sa fondation en 1905, le Sporting Club de Bastia ne possédait pas de stade. Le club évoluait sur des terrains divers comme la place Saint-Nicolas ou bien la place d'Armes. Raison pour laquelle les dirigeants voulaient un stade à eux afin de ne pas évoluer en ville, les matchs causant notamment des nuisances.
À la fin des années 20, les dirigeants historiques (Joseph Cesari, Pierre Grimaldi, Louis Orenga, José Mattei et Pierre Luciani) décident d'acquérir des parcelles de terrain à Furiani. C'est là qu'il décide de poser les fondations du stade.
Selon Thibault Casanova, auteur du livre La grande histoire du Stade Armand-Cesari, les cinq hommes étaient avant-gardistes "Les dirigeants ont eu une idée assez exceptionnelle pour l’époque, ils se sont mis à côté de la gare, pour que les supporters puissent se déplacer avec les transports en commun au stade, il fallait y penser".
De Pierre Luciani à Armand Cesari
En 1932, grâce à des subventions et à l'investissement personnel des cinq dirigeants, le stade est réalisé et dispose d'une seule tribune, la Sud.
À sa création, la structure ne possède pas de nom mais il prend rapidement celui du docteur Luciani pour son investissement financier et personnel.
En 1937, le stade est rebaptisé Armand-Cesari, en hommage au joueur et capitaine du Sporting Club de Bastia disparu prématurément en 1936. Il était le fils de Joseph Cesari, l'un des cinq dirigeants précités.
Une évolution lente
Dès sa construction, le stade est réputé comme moderne, en lien avec l'évolution du Sporting. "Le club a toujours souhaité avoir un stade à la hauteur des prouesses sportives de l’équipe. C’était un club de très, très haut niveau avec des titres de champions de Corse et des coupes de Corse", affirme Thibault Casanova.
À partir des années 1970, les limites du stade commencent à se faire sentir. "Le Sporting a connu une progression extraordinaire, jusqu'à la coupe d'Europe en 1972, et c'est à partir de là qu’on se rend compte que le stade est vétuste, que le SCB ne peut pas jouer sur ce terrain. À cette époque, on parle déjà d'un terrain obsolète et inconfortable", ajoute Thibault Casanova.
Les limites de l'enceinte sont atteintes le 5 mai 1992 avec l'effondrement de la tribune Nord. Bilan de la plus grosse catastrophe du football français : 18 morts et 2400 blessés.
Après le drame, le district bastiais devient propriétaire du stade et entreprend les rénovations. En 1995, la tribune Est est reconstruite, puis la Nord en 1997. En 2001 viendra le tour de la Ouest. Il faudra ensuite attendre dix ans pour que la Sud soit à son tour entièrement reconstruite, en 2011.
Un lien indéfectible
Aujourd'hui, c'est la Communauté d'Agglomération de Bastia (CAB) qui est en charge de la structure sportive. 12 millions d'euros seront investis dans un nouveau projet.
"Nous voulons que chaque euro public soit utilisé à bon escient et qu'il y ait un véritable intérêt pour le territoire, affirme Louis Pozzo di Borgo, président de la CAB. Dans ces 12 millions d'euros, il y a la couverture des tribunes Est et Ouest" , précise-t-il.
Les travaux comprendront également l'implantation d'une brasserie, ainsi qu'un nouvel éclairage, des loges et une sonorisation adaptée.
Dans sa longue et tumultueuse histoire, le stade Armand-Cesari a oscillé entre joie et peine. Il a fait vibrer des milliers de supporters avec les nombreuses épopées du SCB, à la fois européennes et nationales. Autant d'événements marquants qui lient pour toujours le club et les supporters à leur stade.