Les grandes manœuvres se poursuivent au Stade Rennais, en plein remodelage d'un effectif déjà chamboulé cet été et toujours en quête d'une ligne directrice stable, au moment d'aller défier Nice, vendredi, lors de la 16e journée de Ligue 1.
Après deux victoires précieuses mais peu convaincantes pour terminer 2024, contre Angers (2-0) et Bordeaux (4-1), une équipe de National 2 qui avait ouvert le score, en Coupe de France, le bilan de la première partie de saison est largement négatif.
Seulement 12èmes, à sept longueurs des places européennes, les Bretons du Stade Rennais ont donc senti le besoin de remettre leur ouvrage sur le métier une nouvelle fois lors du marché hivernal des transferts.
Les premiers effets se sont fait sentir dès ce mercredi 1er janvier avec l'arrivée du milieu axial Seko Fofana pour quelque 20 millions d'euros. Il pourrait être suivi prochainement par le gardien de but Brice Samba pour 15 millions de plus.
Fort du soutien financier des ses richissimes propriétaires, la famille Pinault, Rennes ne devrait pas s'arrêter là.
Généralement considérée comme un "mercato d'ajustement", la fenêtre hivernale des transferts devrait plutôt être un nouveau mercato de réalignement total pour des Rouge et Noir qui ont perdu le fil il y a plus d'un an maintenant.
Volte-face stratégique
Depuis le début de la saison dernière, ils ont changé d'entraîneur deux fois, de directeur sportif, de président, ils ont recruté dix joueurs cet été, en ont laissé partir à peu près autant, sans arriver à freiner leur déclin.
Si le besoin de sang frais répond certainement au "diagnostic" posé par le coach Jorge Sampaoli, arrivé mi-novembre, sur les manques de son effectif, le profil des deux joueurs ciblés prioritairement semble relever d'une nouvelle volte-face stratégique.
Arrivé cet été comme directeur sportif, Frederic Massara, qui avait oeuvré à l'AC Milan et à la Roma, devait donner une dimension plus internationale et faire monter en gamme le recrutement rennais.
Mais, cet hiver, Rennes vise principalement des joueurs aguerris en Ligue 1 et francophones.
Cela démontre que le club breton croit encore à une qualification européenne et veut des recrues capables d'apporter un impact immédiat.
Mais cela sonne aussi comme un désaveu pour le Franco-Italien. Le fait que Fofana et Samba aient croisé Arnaud Pouille, le président exécutif du Stade Rennais, à Lens, quand il en était le directeur général, suggère d'ailleurs que Massara n'est pas aux commandes, au moins pour cet hiver.
Il faut dire que le bilan provisoire de sa première fenêtre de transferts est assez largement négatif.
Le temps presse
Parmi les joueurs qu'il a fait venir, le milieu Naouirou Ahamada n'a pas joué une seule minute et pourrait être renvoyé à Crystal Palace, qui l'avait prêté, alors que le Finlandais Glen Kamara ne s'est pas bien adapté.
En attaque, l'ailier gauche portugais Jota n'a jamais gagné sa place, même comme remplaçant de luxe, pas plus que son alter ego à droite, le Colombien Carlos Andres Gomez, ou le Danois Henrik Meister en pointe.
En défense, le Norvégien Leo Ostigard et le Néerlandais Hans Hateboer ont eu un temps de jeu important mais sans justifier leur réputation flatteuse en arrivant respectivement de Naples et de l'Atalanta Bergame.
Quant au milieu offensif danois Albert Gronbaek, il a montré de la qualité technique mais semble encore un peu léger pour s'imposer comme titulaire indiscutable, de même que le jeune Gallois Jordan James, au milieu.
Si Rennes continue à prospecter pour se renforcer encore -- le nom de Joris Chotard, milieu de Montpellier a été évoqué --, le temps presse avec cinq rencontres capitales en janvier: des déplacements à Nice et Monaco et les réceptions de Marseille et Brest en L1 et un déplacement à Troyes en Coupe de France.
En l'absence de progrès notables dans les résultats mais aussi dans le contenu des matches, l'horizon risque de ne pas s'éclaircir de sitôt pour les Bretons.